Il y a quelques semaines, j’ai eu l’opportunité de tester le Nikon 24-120 f4 z (à ouverture constante). Cet objectif est sorti il y a déjà 1 an et demi environ et je n’avais pas encore eu l’occasion de pouvoir l’utiliser. 

Passons vite sur les caractéristiques techniques, car ce n’est pas le but de ce billet. Mon idée est de vous donner mon point de vue concernant l’utilité, l’ergonomie et le rendu des images.

  • plage focale : 24-120 mm (36-180 mm en APS-C)
  • objectif pour capteur plein format
  • ouverture max : f/4
  • ouverture min : f/22
  • angle de champ : 84° – 20°20 (61° à 13°20 en APS-C)
  • construction optique : 16 éléments répartis en 13 groupes dont 3 lentilles ED, 1 lentille asphérique ED et 3 lentilles asphériques.
  • diaphragme : circulaire, 9 lamelles
  • distance minimale de mise au point : 35 cm sur toute la plage focale
  • stabilisation d’image : résistance aux projections et à la poussière
  • tropicalisation : non
  • grandissement max : 0,39x à 120 mm
  • mise au point : autofocus, motorisation STM
  • diamètre du filtre : 77 mm
  • dimensions : 84 x 118 mm
  • poids : 630 g
  • accessoires fournis : pare-soleil, bouchons d’objectif, étui.
  • monture compatible : Nikon Z

Je tiens aussi à signaler que je donne mes impressions en toute indépendance. Je remercie simplement Nikon pour m’avoir fourni l’objectif pour l’essayer quelques jours. 

Première impression

L’objectif est très bien construit, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il est estampillé “S” comme tous les objectifs haut de gamme en monture Z. 

Avec un poids de 630 gr, il est relativement léger, surtout si on considère son amplitude focale. La bague de zoom est souple et la bague de mise au point magnétique est fidèle à ce qui se fait de mieux en monture hybride (moi, je ne suis pas fan, je préférais le feeling de la mise au point mécanique). 

Monté sur mon nikon Z6II, l’ergonomie est bonne. Il n’y a pas de déséquilibre vers l’avant comme cela se produit parfois avec des téléobjectifs plus lourds. 

Du coup, au premier coup d’œil, ce n’est que du positif 😃😃. 

À l’usage

Je dois dire que d’ordinaire, je ne suis pas vraiment attiré par ce type de cailloux. Ma préférence va vers les focales fixes la plupart du temps. J’utilise des zooms en situation de reportage et/ou lorsque je pars en voyage afin de ne pas être trop chargé. 

Et c’est exactement la promesse que fait ce Nikon Z 24-120 f4. Il s’agit de donner la possibilité au photographe de pouvoir un peu tout faire sans avoir à changer d’objectif tout en gardant une ouverture maximale raisonnablement grande (f/4 c’est pas mal). C’est le principe du couteau suisse.

L’idée est donc de pouvoir à la fois pratiquer le paysage par exemple (au grand angle 24mm), puis en un éclair de zoomer jusqu’à 120mm sans changer d’optique.

Durant les quelques jours pendant lequel je l’ai testé, je n’ai pas vraiment pratiqué le paysage. Soyez-en sur cependant, dans ce domaine, il excelle. Il est au moins aussi bon que le Nikon Z 24-70 f2.8 ou le 24-70 f4. Le flare est peu marqué, les aberrations chromatiques, presque totalement absentes et le fameux piqué (aaahhhh ce piqué) est bien là.

Mon idée pour ce test était de la mettre à l’épreuve de la polyvalence. Peut-il réellement remplacer des optiques fixes ? f4, est-ce suffisant lorsque la lumière vient à manquer ? Est-ce suffisant pour des portraits avec des flous de bokeh intéressants ?

D’ordinaire, l’amplitude d’un zoom induit que des compromis doivent être faits. Néanmoins, pour ce 24-120, je n’ai pas vu de points faibles 😃😃😃 . Dès la pleine ouverture, l’optique affiche une résolution maximale, et cela, à toute les focales 👍🏻👍🏻. J’ai effectué un test comparatif entre mon fidèle Nikon 24-70 f/2.8 g ; le Nikon 24-70 f/4 s et le 24-120 f/4 s.

Le 24-120 entre le nikon 24-70 f/2.8 g et le 24-70 f/4 s
Mon fameux mur de pierre à 24mm

Je les ai testés à 24mm ; 50mm ; 70mm puis 120mm toutes les photos sont à f/4.

À 24mm

Nikon 24-120 à 24mm f/4 centre
Nikon 24-70 (2.8) à 24mm f/4 centre
Nikon 24-70 (4) à 24mm f/4 centre

Au centre, à 24mm il est difficile de différencier l’un ou l’autre. Les 3 sont très bons.

Nikon 24-120 à 24mm f/4 bord
Nikon 24-70 (2.8) à 24mm f/4 bord
Nikon 24-70 (4) à 24mm f/4 bord

Sur les bords, les deux objectifs en monture Z sont clairement devant. Néanmoins, ce dinosaure qu’est le 24-70mm 2.8g donne un résultat très satisfaisant.

À 50mm

Au centre

24-120 à 50mm f4 centre
24-70 (2.8) à 50mm f/4 centre
24-70 (4) à 50mm f/4 centre

Je ne perçois pas de différence notable au centre entre les objectifs.

Au bord

24-120 à 50mm f/4 bord
24-70 (2.8) à 50mm à f/4 bord

24-70 (4) à 50mm à f/4 bord

Sur les bords à 50mm la différence est minime, mais je donne l’avantage au 24-120 puis le 24-70 f/4 s pour finir le 24-70 2.8 g.

À 70mm

24-120 à 70mm f/4

24-70 (2.8) à 70mm f/4
24-70 (4) à 70mm f/’

Au centre, difficile de distinguer l’un ou l’autre de ces objectifs.

24-120 à 70mm f/4 bord

24-70 (2.8) à 70mm f/4 bord

24-70 (4) à 70mm f/4 bord

A cette focale, le 24-70mm f/4 s est clairement au-dessus. Ensuite on retrouve le 24-120 puis le 24-70 f/2.8g.

À 120mm

À 120mm il n’y a plus de concurrence.

Entre ces trois objectifs, je suis vraiment étonné du fait qu’ils aient des performances aussi proches. Il n’a donc aucune inquiétude à avoir sur la résolution que peut fournir le Nikon 24-120 s.

Mon vieux Nikon 24-70mm 2.8 g est un peu en retrait, mais il tient quand même la comparaison avec les deux objectifs les plus récents. La différence ne se fait donc pas sur le piqué, mais plutôt sur l’ergonomie avec les boîtiers à monture Z. Dans ce domaine, il n’y a pas photo 😃, les nouveaux cailloux sont bien plus adaptés.

La polyvalence à l’épreuve du quotidien

Étant rassuré sur la capacité de l’objectif à fournir des images bien piquées à toutes les focales, je l’ai emmené un peu partout avec moi afin de voir si la promesse de la polyvalence pouvait être tenue.

En portrait, c’est un grand oui. Évidemment, l’ouverture de f/4 ne permettra pas d’obtenir un rendu aussi soft qu’un 85mm f/1.4, mais le résultat est très satisfaisant sur des longues focal. L’arrière-plan est assez dilué et le bokeh est très plaisant.

120mm f/4

Le 24-120 permet aussi de faire des gros plans intéressants. Avec un rapport de reproduction de 0,39x, les portes de la proxiphotographie sont ouvertes.

120mm f/4 125iso 1/500s

120mm f/4 10000iso 1/500s

Je l’ai aussi emmené lors d’une sortie « macro ». Pour photographier cette grenouille verte, j’ai pu bénéficier de son amplitude focale. Ainsi, je suis rapidement passé du 24mm au 120mm. C’est vraiment fantastique.

24mm f/4 100iso 1/640s
120mm f/4 100iso 1/200s

Pour finir ce test, je l’ai emmené dans un lieu où je savais que la lumière était faible afin de voir si l’ouverture de f/4 était suffisante. Quoi de mieux qu’une salle de billard à l’éclairage tamisé pour en avoir le cœur net ?

Le 24-120 a tenu ses promesses. Je dois quand même indiquer que les performances d’un capteur plein format actuel (celui du Z6II) en termes de montée en sensibilité, aident à garder une bonne qualité d’image.

120mm f/4 6400iso 1/500s

58mm f/4 4500iso 1/250s

42mm f/4 1800iso 1/200s

24mm f/5.6 2500iso &/100s
42mm f/4 2200iso 1/200S

Le Bilan

Comme vous pouvez vous en doutez, j’ai apprécié ce 24-120. C’est un véritable couteau suisse photographique sans sacrifier la qualité d’image. Je comprends donc pourquoi cet objectif est devenu si populaire dès sa sortie. Pour un prix d’environ 1200 euros, il bénéficie d’un très bon rapport qualité/prix.

La vraie question qu’il faut se poser avant d’acquérir ce type d’objectif est le besoin que nous en avons. Un zoom d’une telle amplitude permet en effet de changer moins souvent d’objectif, mais la contrepartie, c’est de parfois tomber un peu dans la facilité. Sans bouger, on zoome ou on dézoome pour prendre une photo. Avec une focale fixe, l’ouverture de diaphragme est plus importante, on doit se déplacer, changer d’angle de vue et cela nous permet (occasionnellement) de trouver des compositions plus créatives.

Finalement, chaque solution a ses limites et il n’y a toujours pas d’objectif parfait.

Ce 24-120mm est une réussite totale et si vous pensez que c’est la solution à vos problèmes d’encombrement, n’hésitez plus une seconde.

Je suis intéressé par votre sentiment : préférez-vous une focale fixe ou un zoom ?

6 commentaires

  1. Zoom ou focale fixe ? J’ai les deux et tout dépend de ce que je vais faire comme photo. Si je sais ce que je vais photographier, focales fixes, si je pars « à l’aventure », c’est le zoom car je n’ai pas toujours la possibilité de me positionner où et comme je veux…

    1. Author

      Effectivement, c’est une bonne solution.
      L’intérêt de ce 24-120 est de pouvoir partir l’esprit tranquille avec la qualité d’image d’une focale fixe (limitant l’ouverture à f/4) et la souplesse du zoom.
      C’est quand même intéressant 🙂
      C’est aussi une question de philosophie. `Merci pour ton commentaire

  2. je suis sur le point d’acheter le Z6 ii et j’hésite encore entre le 24-70 et le 24-120 (pour la polyvalence en voyage). Je fais surtout paysage, photos de rue, voyage. Je ne voudrais pas un objectif trop encombrant, le 24-120 déplié n’est-il pas trop imposant ?

    1. Author

      Le 24-120 est selon moi plus intéressant si tu cherches la polyvalence. Il est plutôt léger et la balance est bonne avec le z6. Par contre d’occasion le 24-70 F4 se trouve autour de 350€. En terme de rapport qualité prix c’est imbattable.

  3. Très belle analyse, tu abordes vraiment les questions qu’on se pose avec ce type d’objectif quand on vient des focales fixes.

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