Début 2023, j’avais rédigé un article sur l’avenir de la photo. Dans ce dernier, je faisais le constat d’avancées technologiques extraordinaires, souvent liées à l’intelligence artificielle, ainsi qu’un désintérêt croissant du grand public pour la photographie. En 2024, la photographie prend un chemin un peu surprenant : Entre innovation technologique et un retour nostalgique aux racines.
D’un côté, les avancées dans les appareils photo numériques et les smartphones voient l’émergence de fonctionnalités toujours plus sophistiquées, comme l’intelligence artificielle améliorée pour la composition d’image et le traitement automatique. La réalité augmentée et la photographie 3D deviennent plus accessibles, ouvrant la porte à des expériences visuelles immersives et interactives.
D’autre part, le regain d’intérêt pour la photographie argentique se poursuit avec une appréciation renouvelée pour la lenteur et la réflexion que cela implique. Cette dualité crée un paysage photographique diversifié, où la tradition s’affirme et coexiste avec les innovations de pointe.
Entre tradition et modernité, il faudra choisir son camp 🙂
Pourquoi un Retour au Vintage ?
La réponse peut sembler un peu évidente. Dans un monde saturé de technologie, le retour à l’argentique évoque sans doute une époque perçue comme plus simple. La quête d’authenticité et de singularité est également un moteur important. Je me rappelle qu’il y a un peu moins de 10 ans l’argentique était en passe de disparaitre.
Mon sentiment est que beaucoup de personnes se sont lassés de cette course à l’armement. L’appareil photo « le plus performant », « la plus grande netteté », « le meilleur autofocus », « la sensibilité la plus élevée »… Chaque constructeur veut créer l’événement avec des performances plus élevées pour leur nouveau boitier, rendant immédiatement obsolète le précédent (que les photographes ont pourtant payés très cher). De plus, pour traiter les fichiers de plus en plus lourds, il faut des ordinateurs puissants, des logiciels performants…
En contrepartie, chaque cliché argentique est unique, avec ses imperfections et sa qualité esthétique, offrant une échappatoire à l’uniformité du numérique.
L’argentique se distingue par la qualité et la texture de ses images. Les nuances, le grain et la gamme dynamique offrent une esthétique particulière qui ne peut être tout à fait reproduite numériquement. D’ailleurs, bon nombre de logiciels tentent de créer artificiellement un effet vintage. En ajoutant du grain, des couleurs vintages, etc.
Le processus manuel et artistique de l’argentique, de la prise de vue au développement, exige une approche plus réfléchie et artisanale. Les limitations inhérentes à l’argentique, comme le nombre limité de prises par rouleau, encouragent une démarche plus intentionnelle et créative.
En parallèle de cette renaissance de l’argentique, on observe depuis quelques années déjà une tendance analogue dans la photographie numérique. Beaucoup de fabricants de boîtiers numériques embrassent désormais l‘ergonomie et l’esthétique des appareils argentiques. Ces boîtiers modernes, tout en étant équipés de la dernière technologie, arborent des designs et des interfaces qui rappellent les appareils classiques. C’est aussi une réponse à la nostalgie et à la quête d’authenticité qui caractérise notre époque. Des molettes de réglage manuelles, des designs rétro, ces boîtiers numériques offrent une expérience tactile dont certains étaient nostalgiques. Fujifilm a compris cela il y a bien longtemps, mais la sortie récente (et le succès) du Nikon ZF montrent que cette tendance est très actuelle et perdurera probablement.
En ce qui me concerne, il est vrai que j’apprécie cette idée de revenir à l’essentiel, de prendre le temps. Je pense aussi que peu importe la technologie. L’objectif est de trouver l’appareil qui nous convient. Ensuite, plutôt que de se poser mille questions sur le matériel. Le mieux, c’est de sortir faire des photos.
Très bon article Denis comme d’habitude. Pour ma part je suis chez Fujifilm depuis quelques années avec l’ergonomie qui va avec et il est vrai que j’aurai bcp de mal à revenir au PASM. Les objectifs Fuji ont aussi une bague d’ouverture associée ce qui permet un fine d’avoir le visuel en permanence sur les réglages sans avoir à plonger dans un menu du boîtier souvent complexe. On profite plus du cadre du coup pour mieux gérer nos compositions. En effet j’ai essayé le nikon et c’est encourageant pour l’avenir. Reste que chez Fuji il y aussi tout le savoir faire des anciennes pellicules en numérique !
Merci Benoît,
L’ergonomie Fuji est vraiment top, je suis d’accord avec toi. Par contre, j’aime bien avoir une poignée digne de ce nom pour tenir l’appareil. Lorsqu’ prend des clichés pendant plusieurs heures ou que l’on utilise des optiques lourdes, ce genre de détail ergonomique a toute son importance. C’est pour cette seule raison que je ne pense pas acquérir de Nikon Zf.
Oui je comprends j’ai ajouté un grip à mon Fuji !