Un mail qu’un lecteur m’a récemment envoyé m’a donné l’idée d’écrire un article sur ce sujet. Il me demandait quel modèle de trépied serait le meilleur selon moi. Après lui avoir indiqué celui que j’ai en ma possession, je lui ai aussi dit que je ne l’utilisais que très peu, voici pourquoi.
La photographie en gros plan est une discipline exigeante qui requiert de la méthode et de la rigueur. À des rapports de grandissement élevés, il devient de plus en plus délicat de trouver la lumière nécessaire (ce thème fera d’ailleurs l’objet d’un autre article) et de garder son boîtier assez stable pour éviter les flous de bougé.
Le trépied
Lorsque nous nous rendons compte de ce problème, nous avons alors tout de suite l’envie irrépressible d’utiliser un trépied. Outre le gain de stabilité, il nous permet aussi de réaliser une mise au point aux petits oignons et si vous êtes adepte du gros plan, vous en connaissez la difficulté. Pourtant, lorsqu’on l’utilise en photographie rapprochée le trépied ne s’avère pas forcément adapté à tous les sujets.
En effet, installer un trépied prend « un certain temps ». Pour photographier une fleur ou un autre végétal, cela ne posera pas de problème. Il faudra seulement prendre garde d’utiliser un trépied adapté qui permette de pouvoir positionner son boîtier à seulement quelques centimètres du sol.
Mais si on veut photographier des petits animaux comme les arthropodes, lézards ou autres batraciens, le recours au trépied est moins simple.
Mettons nous en situation : je me promène tranquillement avec mon boîtier sur lequel est monté mon objectif macro préféré. Soudain, je repère un superbe papillon posé sur une fleur en train de butiner. Je me fais le plus discret possible, je saisis mon trépied accroché sur le côté de mon sac, je commence à le déplier (à ce stade, si le papillon est toujours là je suis chanceux), mais lorsque je le pose au sol à proximité de l’animal (on parle de photo en gros plan quand même), celui-ci s’envole immédiatement. Cette situation peut s’avérer très frustrante, croyez-moi. Une solution (qui requiert la patience d’un moine bouddhiste) est de se poster près d’une fleur et d’attendre qu’un papillon vienne s’y poser.
La solution du monopode
L’utilisation d’un monopode est une option très intéressante. Il faudra bien sûr qu’il ne soit pas trop grand pour pouvoir être proche du sol. J’utilise très souvent ce moyen de stabilisation. La plupart du temps, je ne bloque pas la rotule au maximum pour pouvoir changer d’angle de vue rapidement. Cela me permet d’être assez stable pour éviter les flous et me donne quand même de la souplesse. Si vous n’avez pas de monopode, il est possible de sortir la colonne centrale d’un trépied afin de l’utiliser comme tel. C’est l’option que j’ai le plus utilisée et elle fournit de très bons résultats. Vous pouvez aussi laisser fixer le monopode au boîtier, car il a l’avantage d’être léger et peu encombrant.
Gagner sa liberté, à main levée
À la longue, j’en ai eu assez de me promener avec des accessoires (trépied, monopodes, flashs…). Le plaisir que je trouve dans la photographie rapprochée est d’observer la nature et j’ai fini par me dire que je n’avais finalement besoin que d’un boîtier et d’un objectif. J’ai donc laissé tout le reste à la maison. Il m’a donc fallu trouver des solutions pour gagner de la stabilité, car le problème du manque de lumière se posait toujours. J’ai donc commencé à utiliser des éléments présents dans la nature. J’ai trouvé des appuis sur le sol, des cailloux, des branches ou sur mon sac à dos (lorsque j’en avais un). À force de pratique, j’ai finalement réussi à me passer d’accessoire.
Si l’utilisation d’un trépied est la ceinture blanche du photographe macro, le monopode la ceinture verte…se passer de ces dispositifs s’apparente à être ceinture noire, et à devenir un vrai ninja.
En effet, sur le papier, cela paraît simple, mais il faut passer pas mal de temps pour obtenir de bons résultats. De plus, il y a une réelle concession à cette pratique : la difficulté à accéder au très gros plan. En réalité lorsque je me promène sans trépied ou monopode je réalise plutôt des prises de vue en proxi. Les sujets ont donc un grandissement moins important donc. Cela ne me pose aucun problème, car j’accorde beaucoup plus d’importance à l’atmosphère d’une photo plutôt qu’au fait de saisir les détails en très très gros plan, mais ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde.
D’ailleurs, quel est votre avis sur le sujet ? Comment trouvez-vous le moyen d’éviter les flous de bougé ? L’utilisation d’un trépied ou d’un monopode ? Le recours au flash ? Aux lumières LED ? Ou un peu de tout ça ? J’attends vos anecdotes et impressions en commentaire.
Si le sujet vous intéresse, vous trouverez plein d’infos et de conseils dans mon livre.
Allez je me jette à l’eau. Pour la macro, je m’habille en mode jardinage et pour éviter les flous de bougé, je suis souvent assis en tailleur, ce qui permet de s’appuyer sur les jambes. Je suis souvent allongé aussi sur le ventre pour les vues en contre plongée. Je protège aussi mon reflex avec une coque afin de le poser sur des cailloux. Merci Dénis pour cet article ! Fred
Oui, merci de ton commentaire frédéric. C’est aussi la « technique » que j’utilise le plus souvent : la technique du « j’me couche dans l’herbe »… quel bonheur 🙂 😉
Effectivement, le trépied pour les fleurs et les plantes, ça joue. Pour le reste, je trouve que les très longues focales (par exemple un 300mm en micro 4/3) donnent d’excellents résultats à main levée, mais comme tu le dis, ce n’est plus de la macro. J’ai joué aussi récemment avec des flashs cobra et des dômes diffuseurs (genre Gary Fong) et ce n’est pas si mal que ça.
Il m’arrive aussi de faire de la proxi au Nikon 300mm f/4. Cet objectif permet d’obtenir un grandissement honorable.
La lumière artificielle, c’est très bien et on maîtrise parfaitement le process. Moi, ce qui me gêne, c’est l’encombrement et le temps de mise en place, mais c’est mon avis personnel.
Je testerai prochainement des lumières led, qui peuvent être un bon compromis. La lumière en photo gros plan fera aussi l’objet d’un article 🙂
Bonjour Denis,
J’utilise en général le trépied pour les fleurs dans mon jardin (j’habite dans une forêt de mimosa). Mais je pense que je vais adopter la tenue de combat, suite à ce que je lis ci-dessus, pour les animaux. J’ai acheté (il y a qques jours ton livre sur « la macro créative ». J’avais envie de sortir de la macro naturaliste. Je vais donc suivre tes conseils et essayer de progresser, du moins j’espère…
Sympa d’habiter dans une forêt de mimosas 🙂
J’espère que mon livre t’aideras à progresser.
Bonjour Denis
A mes débuts avec le Tamron 90mm je faisais à main élevée, après pour mon Irix150mmmacro que j’ai trouvée lourd au début j’ai acheter un mini trepied mais je l’utilise pour le jardin ou j’ai mon coussin et le temps de faire un cadrage au petit oignons 🙂 autrement la lumière naturelle, je pense jamais aux gadget pour mon sac photo. Si c’est dans le jardin c’est vite fait de chercher une lampe led. Mais j’ai remarqué qu’avec mon trepied et l’Irix assis tranquille sur mon coussin mes photos sont plus soignée. Le temps peut-être