Il y a quelques semaines, je vous parlais de l’idée de trouver une photo. Celle dont je faisais l’apologie, je l’avais découverte en Crète, cet été. Après, ce billet, je me suis dit que ce type de trouvaille est plus simple à faire lorsque nous voyageons, que nous sommes dans un esprit de découverte. Pourtant, je suis le plus fervent défenseur d’une photographie de proximité. Nul besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour trouver des images.

Mon chat dans mon jardin. Difficile de faire plus proche. Cette photo est surtout intéressant pour son travail de l’avant-plan

La plupart des photographies qui illustrent mes livres, je les ai réalisées dans mon environnement immédiat, dans le sud de la France. Mon premier ouvrage, sur la photographie d’insecte, a été illustré à partir de clichés réalisés dans seulement quelques dizaines de mètres carrés. Cet environnement proche d’une rivière m’a offert énormément de sujets différents. Ce fut une révélation.

La grande idée qui domine la photographie de proximité est qu’il est bien plus délicat de réaliser des images dans un environnement qui nous semble banal. Les paysages du coin où nous habitons, nous les connaissons par cœur, les maisons, les arbres, les rues et même les gens. Pourtant, si l’on se place d’un point de vue d’un touriste qui arrive chez nous… lui n’y verra qu’exotisme et nouveauté.

Un arbre, tout simplement.

Je vous invite à redécouvrir votre environnement proche. Lorsqu’on arrive à « trouver » des images par ce biais, je vous assure que notre fierté en est démultipliée.

L’observation :

C’est une compétence essentielle, primordiale pour tout photographe. Si vous n’aimez pas observer, contempler, apprécier le moment, c’est que la photographie n’est pas faite pour vous. Ça, vous le savez déjà, je suppose 🙂 . L’observation permet de repérer des détails, des formes, des couleurs, des contrastes, des lumières (…) qui vont faire la différence entre une photo banale et une photo originale. L’observation demande de la patience, de la concentration, mais aussi de la curiosité. Il faut savoir se mettre à l’affût, regarder autour de soi avec attention, mais aussi avec un regard neuf, comme si on découvrait le monde pour la première fois… à chaque fois qu’on sort faire des photos.

Une image tout en lignes. Il faut savoir regarder, observer pour dénicher ce genre de cliché.
Voilà ce qui servait à tenir la porte du local poubelle à l’arrière du supermarché de ma ville.

L’étonnement :

C’est une émotion qui nous fait vibrer, qui nous rend plus vivants, qui nous ouvre à la beauté du monde. L’étonnement, c’est ce qui nous pousse à sortir de notre routine, à explorer, à expérimenter, à créer. L’étonnement, c’est ce qui nous fait dire « wow » devant une photo. Pour cultiver l’étonnement, il faut garder une âme d’enfant, s’émerveiller de tout, ne pas avoir peur de l’inconnu ni du ridicule. Donc, lorsque vous êtes avec votre appareil photo, mettez-vous dans cette posture. Émerveillez-vous de tout ce qui se présente. C’est ainsi, à mon avis que vous pourrez retranscrire ce qu’il y a de plus banale, de manière extraordinaire à travers vos photographies.

Une scène banale d’une petite fille faisant de la trottinette donne un très beau cliché.
La cage d’escalier de l’immeuble de ma belle-sœur… une splendeur pour un photographe 🙂

L’errance et le Miksang :

La semaine dernière, je vous avais proposé un article sur l’errance photographique que j’affectionne particulièrement. Mais connaissez-vous le Miksang ? C’est un mot tibétain qui signifie « bon œil » ou « regard pur ». C’est une pratique de photographie contemplative qui consiste à capter l’essence des choses telles qu’elles sont, sans jugement, sans attente, sans intention. Le Miksang nous invite à nous libérer des conventions, des clichés, des habitudes visuelles qui nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est. Le Miksang nous invite à être présents, attentifs, sensibles à ce qui se présente à nous. J’avais écrit un article il y a quelque temps sur le sujet. Je vous invite à le consulter si ce thème vous intéresse.

La brume permet d’observer notre environnement avec un œil neuf.

Le gros plan :

Je suis un grand adepte de la photographie rapprochée. En la matière, l’observation à la loupe de notre environnement immédiat est une découverte constante et sans fin. Ce type d’image donne des visuels étonnants et révèle des textures, des motifs, des couleurs insoupçonnés. Il suffit de trouver un coin de nature, un « bout d’herbe » et vous serez le plus heureux des photographes 😉 😉 😉 Les macrophotographes savent de quoi je parle 🙂

En gros plan, le banal devient extraordinaire.

À mon humble avis, faire de belles photos n’est donc pas une question de destination, mais de vision. Il n’est pas nécessaire de voyager loin pour trouver de l’inspiration et de la beauté. Il suffit de regarder autour de soi avec un œil curieux et émerveillé. La beauté et le surprenant se cachent partout, il faut juste apprendre à les voir.

Parfois, la vie vous fait un cadeau 🙂 🙂 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *