Le contexte

Dans un grand bâtiment du début du XXème siècle dont la localisation précise sera gardée secrète (cela fait partie du jeu), j’ai longuement visité toutes les pièces accessibles. Les tags qui recouvrent les murs sont parfois très intéressants. En plus des peintures défraîchies, ils marquent bien l’abandon et une sorte de réappropriation des bâtiments par de nouveaux visiteurs. Celui-ci m’a interpellé en raison de sa signification et de sa position dans la pièce.

L’intention créative

L’une des composantes essentielles de la photo urbex est la géométrie. En la matière, cette discipline a d’ailleurs beaucoup de points communs avec la photo d’architecture classique pour laquelle la restitution des perspectives notamment, revêt une grande importance. À l’intérieur d’un bâtiment conventionnel, on retrouve beaucoup de repères orthonormés. Pour ce cliché, une multitude de rectangles de différentes tailles remplissent le cadre et pose le contexte de la scène. Le regard est ainsi guidé vers les plus hautes lumières et le graffiti, seul motif qui n’est pas composé uniquement d’angles droits.

Le matériel

Exif : Nikon D750 – Nikkor AF-S 24-70mm f/2,8 G ED à 32mm – 5s – f/6,3 – 800 Iso

Si vous souhaitez pratiquer l’urbex, il faudra sans doute accorder une attention particulière au matériel que vous allez utiliser. Pour l’objectif, il sera intéressant d’utiliser ce que l’on appelle un zoom transtandard (24-70mm, 24-105mm pour le plein format ou 18-55mm, 18-200mm par exemple pour le format aps-c). Ces optiques ont l’avantage de couvrir une plage focale allant du grand-angle au petit téléobjectif et permettent d’avoir beaucoup de souplesse à la prise de vue. Si vous n’avez pas ce genre d’objectif ou que vous souhaitez utiliser des focales fixes pour leur grande ouverture, privilégiez le grand angle, car les espaces sont souvent très exigus. Un trépied est utile pour réaliser des poses longues lorsque la luminosité vient à manquer. Néanmoins, l’utilisation d’un flash (ou de plusieurs) peut s’avérer très utile dans les pièces pour lesquelles la lumière est presque inexistante. Enfin, emportez toujours une bonne lampe de poche afin de retrouver facilement votre chemin dans cet environnement parfois obscur. 

L’urbex et ses dangers

L’urbex est un néologisme qui caractérise l’exploration urbaine. Il s’agit de visiter des lieux abandonnés (essentiellement des bâtiments), pour son plaisir ou pour produire des vidéos ou des photographies. La pratique de l’urbex n’est pas sans risque. Même si l’intérêt de cette activité réside pour une grande part dans le fait de s’aventurer dans des lieux mystérieux et quelque peu dangereux, je vous invite à être très prudents lors de vos investigations et à ne pas visiter des endroits dont l’accès serait explicitement interdit.

Pour aller plus loin

Les photographes sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à cette discipline. Les artistes français les plus en vue sont peut-être les frères Sylvain et David Margaine avec la série d’ouvrages intitulés « Forbidden Places » aux éditions Jonglez. Henk Van Rensbergen est aussi une grande figure de ce mouvement. Il met en scène des animaux dans ces lieux abandonnés pour montrer que la nature reprend toujours ses droits après le passage de l’homme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *