Le contexte

Lors d’une séance consacrée aux paysages marins, il m’est venu à l’idée de photographier l’écume que forment les vagues en se brisant sur le rivage. Je souhaitais traiter le sujet en très gros plan. Le problème est que cette « mousse » naturelle ne dure que quelques secondes. Les petites bulles éclatent très rapidement et disparaissent en un clin d’œil. Il m’a donc fallu chercher une solution pour établir des conditions de prise de vue convenables. Après quelques repérages, j’ai trouvé un endroit dans les rochers où l’eau stagnait un peu entre deux vagues. J’ai, de plus, recherché une zone assez profonde afin d’obtenir un arrière-plan complètement noir.

L’intention créative

J’avais la volonté de créer une image extrêmement graphique pour laquelle le cadre serait entièrement recouvert de petites bulles. Ainsi, le cercle est la seule figure géométrique représentée et semble se répéter à l’infini. La forme ronde est bien présente dans la nature par opposition à un environnement urbain où les angles droits dominent. Néanmoins, les conditions offrant l’occasion de réaliser ce genre d’image sans trucage (mousse artificielle), sont assez rares.

Matériel

Exif : Nikon D800 – Sigma Macro 150mm f/2,8 EX HSM  – Bagues allonges Kenko – 1/320s – f/8 – 1600 Iso

Le rapport de reproduction de cette image est supérieur à 2:1. Comprenez que l’écume apparaît sur le cliché à une taille plus de deux fois grande qu’en réalité. Un objectif macro permet déjà d’arriver au rapport 1:1, mais pour augmenter encore le grandissement, cela nécessite des accessoires. On peut utiliser une bonnette ou un multiplicateur de focale par exemple, mais ici j’ai opté pour un jeu de trois bagues allonges. Il s’agit de « tubes » qui se placent entre le boîtier et l’objectif et qui permettent d’augmenter le tirage de l’objectif et d’abaisser considérablement la distance minimale de mise au point.

Conseil

Le but pour ce cliché était d’obtenir la netteté sur toute la surface de la photo. Pour cela, il fallait que la surface de l’eau soit parfaitement plate et que la lentille de l’objectif soit sur un plan parallèle à celui matérialisé par l’eau. La vraie difficulté pour réaliser ce type d’image est qu’une fois l’écume générée, on dispose d’un laps de temps extrêmement court pour se mettre en place et cadrer avant que l’écume ne disparaisse. Cela implique également que je n’avais pas le temps d’utiliser un trépied. Ceux qui sont adeptes du gros plan savent que la mise au point est un exercice délicat. Dans cette discipline, les échecs sont très nombreux, mais avec de l’entraînement on arrive à obtenir des résultats remarquables.

Pour aller plus loin

Certaines personnes, lorsqu’elles contemplent un groupe de petits trous comme ceux d’une ruche par exemple, deviennent anxieuses, voire nauséeuses. On appelle cela la trypophobie. J’ai été témoin du phénomène, car j’ai tiré cette image en grand format et lors d’une exposition une personne m’a exprimé son mal-être face à ce type de graphisme. Renseignement pris, cette phobie demeure très rare et j’espère qu’elle ne vous concerne pas.

6 commentaires

  1. Bonjour Denis,

    … Et où chaque bulle est un petit miroir sphérique !

    J’ aime beaucoup ce genre de cliché.

    Bon dimanche,
    Francis

  2. Si je n’avais pas lu le texte de présentation, j’aurais dit que cette photo représentait des oeufs de poisson. Je suis bluffé.

  3. On pense que la photo est en noir et blanc mais en agrandissant la photo, en plongeant dans les bulles on voit de la couleur grâce à l’irisation de surface de certaines petites bulles : une photo pétillante 😊

    1. Author

      Merci pour ton commentaire. Effectivement, ça donnerait presque envie d’une coupe de champagne 🙂

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