Le focus stacking existe depuis assez longtemps et est accessible au grand public par l’intermédiaire de logiciels de traitement que beaucoup de monde utilise. Ce qui a changé ces dernières années est le fait que beaucoup d’appareils hybrides (le mien notamment : le Nikon Z6II 😋 ) peuvent réaliser la prise de vue de manière automatique.

Qu’est-ce-que c’est ?

Cette technique est aussi appelée « bracketing de mise au point ». Elle permet de compiler plusieurs photographies afin de créer une seule image à la profondeur de champ étendue. L’idée est ici de déplacer légèrement la zone de mise au point et de prendre une image à chaque décalage. En combinant ces différentes vues, on obtient une image difficile, voire impossible à réaliser autrement. En effet, même en fermant le diaphragme au maximum des possibilités de l’objectif, le gros plan ne permet pas d’obtenir une profondeur de champ conséquente. De plus, le focus stacking permet d’éviter le phénomène de diffraction (déformation de la lumière) qui se produit lorsque la valeur d’ouverture est trop grande et qui a pour conséquence de dégrader le piqué de l’image.

Le focus stacking est particulièrement utile en macrophotographie, pratique pour laquelle il est très délicat d’obtenir une profondeur de champ étendue. Mais ce n’est pas la seule application. De nombreux photographes y ont recours pour réaliser des images commerciales de produits (packshot), mais également certains adeptes du paysage qui souhaitent mettre l’accent sur la netteté d’une image.

L’avantage de la méthode est non seulement de maîtriser la netteté, mais aussi de pouvoir garder un flou d’arrière-plan esthétique. L’inconvénient est qu’il faut que le sujet photographié soit parfaitement statique.

Pour le post-traitement, il existe des logiciels dédiés à cette tâche, comme Helicon Focus, l’un des pionniers, mais la plupart des logiciels avancés de traitement d’images proposent désormais cette possibilité. C’est le cas pour Photoshop. Les différentes méthodes ne sont pas difficiles à assimiler. Si vous êtes un peu perdu au départ, je vous suggère de regarder un tutoriel en ligne (ils sont faciles à trouver). Il vous expliquera en détail comment utiliser ces options proposées par les logiciels.

L’image finale. L’animal étant près du sol, j’ai posé mon boîtier pour gagner en stabilité. À ce grandissement très élevé, je n’arrivais pas à obtenir une netteté suffisante à la fois sur les globes oculaires et sur la partie frontale, j’ai donc utilisé la méthode du focus stacking. Mon boîtier me permettant d’automatiser l’opération, je l’ai programmé pour effectuer une vingtaine de vues. Le décalage de mise au point était très faible : moins de 1 mm. Une fois compilés, ces clichés m’ont permis d’obtenir une image très nette là où je le souhaitais tout en gardant les flous d’avant et d’arrière-plan.
Une vue parmi d’autres avec la mise au point réalisée sur les yeux
105 mm, 800 ISO, 1/250 s, f/6,3, Nikon Z6II
L’ensemble des vues prises pour cette grande sauterelle
Une prise de vue en stacking réalisé sur un hyménoptère.
150 mm, 1 000 ISO, 1/40 s, f/8, Nikon Z6II
21 images ont permis de réaliser ce stacking d’une alliance.
Nikon D750–Sigma DG APO EX HSM Macro 150 mm f/2.8 –150mm–1/640s–f/9–500 ISO
voici l’une des vues ayant été utilisées.

Mon traitement dans Photoshop

Bien que Photoshop ne soit pas spécialisé dans l’assemblage d’images prises en focus stacking, ce logiciel peut tout à fait être utiliser pour cela. C’est d’ailleurs avec cet outil que je réalise mes traitements. La mise en œuvre n’y est pas forcément très intuitive, c’est pourquoi je vous présente ici les grandes étapes.

  1. Rendez-vous dans le menu Fichier>Scripts>Chargement des fichiers dans une pile.
  2. Cherchez les fichiers sur le disque dur et sélectionnez toutes les vues réalisées lors du focus stacking.
  3. Cochez l’option « Tenter d’aligner automatiquement les images sources » : les images se chargent alors en tant que calques.
  4. Sélectionnez tous les calques et allez dans le menu Édition>Fusion automatique des calques.
  5. Une fenêtre apparaît alors et propose deux options : Panorama et Empiler les images. Choisissez cette seconde option et cochez Tons et couleurs continus ainsi que Zones transparentes avec fond basé sur le contenu.

Après quelques secondes (ou minutes si l’ordinateur est peu puissant), l’image finale apparaît. Les calques sont toujours là, mais des masques y ont été appliqués. Vous pourrez agir sur ces derniers avant de les fusionner pour obtenir l’image finale.

4 commentaires

  1. bonjour Denis,
    j’ai un Canon 5D Mk III qui donc ne peut pas prendre de rafale de photos pour le bracketing de focus. as tu une suggestion comment procéder pour faire du focus stacking avec mon appareil ?
    aujourd’hui je pose l’appareil ou le met sur trépied et je déplace la bague de mise au point très lentement…pas simple et en tous les cas impossible avec un sujet qui peut bouger..

    1. Author

      Avant d’avoir mon appareil actuel, je faisais exactement comme toi. Je n’avais pas toujours que des bons résultats. Il y a aussi la solution de monter l’appareil sur un rail micrométrique, ce qui permet de bouger le dispositif en entier de manière très contrôlée.

      1. Voilà pourquoi j’adore lire les blogs ou les sites comme celui-là…
        j’ai le même problème que Xavier, j’ai un rail micrométrique qui dors quelque par… et je ne pensais pas à lui…

        merci à vous… pour la question et la réponse !!!


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