Lorsque j’ai commencé ce blog en janvier, j’avais en tête de proposer une sélection d’artistes chaque mois. Au départ, je souhaitais réaliser une sélection instagram, mais cette idée m’a finalement paru peu judicieuse, car bon nombre de photographes n’y sont pas.
Aujourd’hui, je souhaitais vous parler de deux photographes asiatiques
Yamamoto Masao
Ce photographe japonais est né 1957 à Gamagōri. Après des études de peinture, il se tourne vers la photographie. Sa particularité est de ne réaliser que des petits formats. Certains les ont qualifiés de « haïkus photographiques ». L’artiste ne donne jamais de description concernant ses images : ni titre ni unité de lieu, de temps… Les clichés qu’il présente sont ainsi des propositions et le spectateur peut y projeter ce qu’il souhaite. Il aime travailler en série. Les plus connus sont « a box of ku » (une boite vide), Nagazora (entre ciel et terre). Il utilise la photographie, mais aussi la peinture. C’est ce que l’on appelle la photographie plasticienne (je ne suis pas fan de ce nom:) )
Yamamoto Masao est inspiré par le bouddhisme Zen et l’idée que la méditation et la quête de la beauté jouent un rôle essentiel dans le développement de l’être humain.
Il a édité des livres aux éditions Nazraeli https://www.nazraeli.com/opb/masao-yamamoto-one-picture-book-48-fujisan mais malheureusement ils sont actuellement introuvables ou trop chers pour pouvoir raisonnablement envisager de les acheter.
Je trouve pas mal de points communs entre la démarche que je me suis fixée et celle de Masao. Pourtant, je n’ai connu cet artiste que qu’après l’émergence de mon style. Il est donc intéressant de constater que des idéologies comparables peuvent aboutir à des images esthétiquement très différentes.
Retrouvez deux expositions en ligne ici : https://www.galeriecameraobscura.fr/artistes/yamamoto/artist_main_index.html
Huang Xiaoliang
Le second artiste est bien moins connu que Masao. Je suis tombé sur un de ses clichés lorsque j’ai visité Paris Photo en 2018. Au fond du box de la galerie M97, j’ai découvert ce tirage photographie à peine mis en valeur. J’ai alors demandé aux galeristes qui était ce photographe, s’il était connu, comment pourrais-je me procurer l’un de ses livres…? Après une recherche internet, je suis tombé sur quelques-unes de ses magnifiques séries en noir et blanc. Il a également une série en couleur où le bleu domine…mais là je suis moins fan.
Très peu d’informations sont disponibles concernant ce photographe né en 1985 dans la Province d’Hunan. Évidemment, on ressent ses racines chinoises dans ses clichés.
Je me doute également qu’il n’emploie pas seulement la photographie. Je pense qu’il projette des images (diapo? peinture?) sur un mur ou d’autres supports texturés et c’est cette projection qui donne le résultat final. L’esthétique est assez « iconique » on flirte parfois avec la caricature de ce qu’un occidental peut imaginer de la chine profonde. Cependant, c’est assez subtil pour ne jamais tomber dans cet écueil.
Retrouvez ses expositions en ligne ici : https://www.m97gallery.com/huang-xiaoliang
Si vous connaissez des photographes (asiatiques ou pas) dont le travail vous transporte, n’hésitez pas à partager avec nous vos connaissances en commentaire.
Bonjour Denis, merci pour ton article au sujet iconoclaste et merci pour la découverte de Huang Xiaoliang.
Masao Yamamoto est un de mes photographes préférés, celui que je cite toujours parmi mes références. J’ai même réussi à trouver un de ses livres aux USA à un prix raisonnable, enfin presque !
Dans le rayon asiatique, deux noms mes sont venus à l’esprit. Le premier est Fan Ho dont certaines photographies de la Hong Kong des années 50 me rappellent ton style. Certains clichés sont graphiquement incroyables. Le deuxième nom qui me traverse l’esprit n’est pas celui d’un photographe, mais d’un scénariste, toujours de Hong Kong, le fameux Wong Kar Wai. La photographie de ses films me transporte complètement, en particulier celle de « In the mood for love ». J’ai l’impression d’y voir une galerie de photos aux couleurs et aux compositions renversantes.
Pour finir, la jeune photographe hongroise Noell Oszvald et ses autoportraits vaut le détour et rappelle parfois à mes yeux l’univers de Masao Yamamoto.
Bonne semaine !
Salut Mickaël.
Merci pour ton partage. Je connaissais Fan Ho et j’aime beaucoup aussi avec un univers plus citadin. Effectivement le cinéma est aussi une grande source d’inspiration.
En revanche je ne connaissais pas du tout Noell Oszvald et ses images son magnifique. Merci pour cette découverte.