Aujourd’hui je m’intéresse à un sujet d’actualité, car l’hivers est probablement la saison lors de laquelle les photographes semblent être les moins heureux 🙁 . Ils se morfondent chez eux à guetter le moindre rayon de soleil.
Pourtant, la période froide peut offrir de vrais opportunités créatives qu’il faut savoir exploiter.
J’ai récemment remarqué, en me penchant sur ma photothèque, que pas mal de mes images prisent au cours de cette période contiennent un motif de parapluie.
Les éléments qui nous attirent instinctivement ont quelque chose de singulier qui, lorsqu’on les voit nous font pointer notre objectif vers eux. Je me suis donc posé la question… Pourquoi les parapluies ?
J’ai d’ailleurs noté que je ne suis pas le seul à être attiré par ce motif.
Non non, cet attrait des photographes n’est pas nouveau. Le plus évident est Saul Leiter, photographe New-Yorkais que j’admire particulièrement (et je crois ne pas être le seul 🙂 ). Il adorait les ambiances hivernales et incluait bien souvent un parapluie dans son cadre. Leiter est pour moi l’un des photographes majeurs de notre temps. Il n’a jamais recherché la gloire, mais son talent a été finalement reconnu à la fin de sa vie. Il a influencé toute une génération.
Craig Whitehead, dont je vous ai déjà parlé dans la sélection instagram de janvier, affectionne aussi ce motif. Il faut dire qu’en vivant à Londres, c’est le terrain de jeux idéal pour trouver des parapluies. Ernst Haas, photographe allemand de génie a également traité ce motif avec brio.
Plus proche de nous, j’ai remarqué qu’Anne-Laure Jacquart aimait beaucoup le motif du parapluie. Eric Forey a également a consacré toute une série sur ce sujet qu’il a intitulé parapluie para ti.
Alors pourquoi ? Mais pourquoi les photographes adorent ce motif ?
Je crois que cela tient surtout à la notion de contraste.
En effet, l’une des règles fondamentales de composition est de jouer sur les différences de couleurs ou d’intensité lumineuse. Ainsi, notre regard est toujours attiré par ce qui tranche avec l’ambiance de l’image. En ville (lieu où l’on rencontre le plus souvent le motif du parapluie), les couleurs sont souvent ternes avec des dominantes de gris. Bien que certains parapluies soient (malheureusement) noirs, on rencontre beaucoup de passants qui osent arborer des couleurs très vives pour notre plus grand plaisir.
Un autre aspect attire nécessairement l’œil des street photographers et il est question là encore, de contraste. Il s’agit de la forme de l’objet.
Dans un environnement presque entièrement composé de lignes et d’angles droits, une forme globalement ronde est une aubaine pour rompre la monotonie. C’est sans doute pour cette raison que beaucoup de photographie dans lesquelles est inclus le motif du parapluie sont pris en zénithale.
Il n’est pas toujours conseillé d’utiliser cet angle de vue qui a tendance à écraser les perspectives. Il y a pourtant des situations pour lesquelles cela fonctionne parfaitement.
Prendre des parapluies en photo implique nécessairement de réaliser ses séances de prise de vue lorsqu’il pleut. Ce n’est pas toujours très agréable, mais parfois il faut savoir se mouiller pour capter des ambiances originales 🙂 🙂
Et vous, vous aimez photographier sous la pluie ? Y’a-t-il un motif qui revient souvent dans vos clichés ?
Denis, j’ai un ami proche et professionnel en photographie, Rodrigo Albert, qui a fait une série de photographies sur ce thème lors de ses années à Paris. Il shootait les parapluies depuis la fenêtre de sa chambre, ce qui a donné lieu à une série très graphique et de nombreuses expositions. Voici le lien: https://circuloa.com/la-fenetre-de-la-chambre-de-la-ventana-del-cuarto-de-rodrigo-albert/
Génial, merci beaucoup pour ce lien Fred,
C’est un bon exemple de ce qu’on peut faire en ne traitant qu’un seul motif et c’est aussi un bon exercice de style 😉
Bravo à Rodrigo 🙂 🙂 🙂
Très beau lien. Merci de l’avoir partagé. 🙂
bonjour
je rebondis sur le livre de Eric Forey » serial photographer » dans lequel il nous explique l intérêt de travailler en série ( un magnifique ouvrage a consommer sans modération ) . j attire votre attention sur les trois parapluies noirs et blancs pris en plongée et en arrière plan : la route et le passage clouté . …et les trois personnages sont bien différents . j hallucine sur le temps et la patience qu il a fallu pour capter ces trois images ! tout simplement énorme !!
concernant l intérêt du parapluie , je préfère pour ma part le parasol !!!
Ah ah ah je suis d’accord avec toi Nicolas, mais à moins d’habiter dans un coin du globe où il fait beau toute l’année, photographier des parapluies peut permettre de garder le moral 🙂 🙂 🙂 🙂
et je suis d’accord avec toi concernant le livre d’Eric
j’adore photographier sous la pluie, ça brille, il y a les reflets et c’est beau