Test du nikon Z macro 105 f/2,8 VR S

Il y a quelques semaines (ou peut-être quelques mois) Nikon m’a gentiment prêté leur optique phare dédiée à la macro en monture Z.

En préambule, je tiens à souligner que Nikon ne me paie pas pour donner mon avis. Ce dernier sera donc impartial. J’ajoute également que si je peux comparer avec les quelques objectifs que j’ai utilisés en monture F, je ne peux pas le faire avec les objectifs des autres marques. Je suis nikoniste et je ne possède pas de boitiers d’autres marques.

L’objectif

Le caillou a des dimensions assez imposantes : 14cm de long pour 8,5cm de diamètre.

Si on le compare avec mon vieux (mais fidèle) sigma 150mm f/2.8, il est un peu plus imposant, car ce dernier mesure 7,96cm x 13,7cm.

En revanche, un paramètre est radicalement différent : le poids.

Le nouveau 105 Z pèse seulement 630gr tandis que mon vieux sigma pèse environ 895gr. Si on ajoute la bague FTZ qui permet de l’adapter sur une monture Z, on dépasse allègrement le kilogramme. C’est ENORME.

L’objectif est bien construit et respire la solidité. Il possède un petit écran LCD et une bague à laquelle une fonction peut être assignée. Je n’ai pas utilisé cette fonction qui, pour mon utilisation, ne me semble pas particulièrement utile.

Une fois monté sur mon Nikon Z6 II, l’ensemble est très ergonomique. Je dois dire que la sensation est hyper agréable. Moi qui apprécie particulièrement la souplesse d’utilisation, je suis servi.

Le piqué

Je n’ai pas fait de test avec une mire afin de comparer le piqué (comprenez la netteté) au centre et dans les angles. D’après ce que j’ai pu voir sur la chaine youtube de Christopher frost , dont la spécialité est justement de réaliser ce genre de test de netteté, tout est parfait. Comme toujours, les angles sont moins nets et moins contrastés (c’est le cas pour tous les objectifs), mais on est vraiement dans le haut du panier. J’ai coutume de dire que tous les objectifs macro sont très bons en termes de rendu et de qualité d’image. Néanmoins, je n’ai jamais eu une optique macro de cette qualité. C’est donc un très bon point.

L’aberration chromatique et la résistance aux flares

Les aberrations chromatiques un défaut optique des objectifs. Je suis bien incapable de vous en expliquer la raison physique, mais sachez que lorsqu’une aberration chromatique se produit, on perçoit une frange de couleur verte ou pourpre autour des objets. Cela se produit généralement en situation de fort contraste. Par exemple lorsqu’un objet sombre se trouve sur un fond très clair. Concernant le 105 Z, je n’ai aucun cliché sur lequel j’ai pu percevoir ce phénomène. Il existe peut-être, mais je ne l’ai pas perçu et semble donc très bien maîtrisé.

Quant à la résistance au flare (lumière parasite qui se reflète dans l’objectif et qui peut créer un voile sur l’image), elle paraît très forte. En effet, sur mes quelques tests à contrejours, je n’ai vu aucun phénomène de flare. Cela témoigne d’une grande qualité de l’optique. Néanmoins, j’avoue que j’aime bien jouer avec ce type de défaut afin de générer des effets intéressants. On ne peut donc pas tout avoir.

L’autofocus et la mise au point

Concernant la mise au point, deux choses m’ont surpris. En premier lieu l’autofocus. En effet, généralement, on a coutume de dire que pour les hybrides, la mise au point automatique est moins efficace qu’en reflex. Je dois dire que généralement, je suis assez d’accord. Néanmoins, concernant ce 105 Z, j’ai été surpris par le fait que l’autofocus fonctionne à des distances de mise au point inhabituellement proche. C’est donc un bon point puisque normalement, je réalise la mise au point manuellement à ce rapport de grandissement. L’avantage de l’hybride est que lorsque nous faisons la mise au point, nous disposons du focus peaking (les pixels nets apparaissent en couleur) pour visualiser la zone de netteté. En revanche, avec ce 15 Z j’ai eu un peu du mal à réaliser manuellement la mise au point. La bague de mise au point n’est en effet pas mécanique et j’ai trouvé qu’elle avait un comportement étrange. Moins intuitive qu’avec mon vieux sigma. C’est pour moi le vrai seul défaut de l’objectif.

Je tiens quand même à nuancer ce mauvais point par le fait que je n’ai utilisé le 105 que lors de trois séances de prises de vue. Du coup, il nécessite peut-être un temps d’apprentissage.

Le bokeh

C’est là le très gros plus de ce 105 Z : le bokeh. J’ai eu l’occasion d’utiliser pas mal d’objectif et je pense que c’est l’un des plus beaux bokeh que j’ai vu. Cela donne une réelle identité aux images. Ainsi, je peux pratiquement distinguer à l’oeil nu les images prises avec le 105 de celle du sigma.

C’est un très très gros point positif pour moi, car lorsqu’on pratique la photographie rapprochée, les flous d’arrière-plan et d’avant-plan sont extrêmement importants. Ici, le rendu est très crémeux, les halos sont très arrondis. Malgré la différence de focale avec mon 150mm, j’ai même l’impression que les flous sont plus prononcés, alors que cela devrait être l’inverse. En tout cas, ils sont plus esthétiques.

Pour résumer

Les points positifs :

• Excellente ergonomie
• Piqué superlatif
• Qualité du bokeh exceptionnelle
• Autofocus utilisable en gros plan

Les points négatifs :

• Mise au point manuelle pas si simple à réaliser
• Paradoxalement le rendu est presque trop parfait, chirurgical. Certains diront qu’il est trop « numérique » et manque de personnalité.

Pour moi cet objectif est une grande réussite avec une réelle signature esthétique ce qui n’est pas simple à réaliser. Son faible poids le rend très agréable. Si vous cherchez un objectif macro pour votre monture Z c’est actuellement le meilleur à mon avis.

J’ai écrit un billet il y a quelques mois pour choisir son objectif macro, si vous êtes en quête, n’hésitez pas à y jeter un œil.