Chaque automne, la photographie a son grand rendez-vous. Celui où se croisent les marques, les auteurs, les passionnés, les artisans du regard. En 2025, le Salon de la Photo a de nouveau investi la Grande Halle de la Villette, à Paris, du 9 au 12 octobre, attirant près de 40 000 visiteurs venus tester, découvrir, apprendre, débattre.
Et au cœur de cet événement foisonnant, j’ai eu la chance d’y passer deux journées intenses, en tant que conférencier et auteur.
Un salon qui mise sur l’expérience
Cette édition 2025 a confirmé la mue amorcée depuis quelques années : fini les stands figés et les démonstrations froides, place à l’expérience directe.
Les “Photo Spots” permettaient de manipuler le matériel en conditions réelles : studio, macro, lumière contrôlée, portrait ou paysage reconstitué. Le salon ressemblait davantage à un immense terrain de jeu qu’à une simple exposition commerciale.
Et c’est probablement là que réside son succès : la photographie s’y vit avant de s’y acheter.
Ce qu’il fallait retenir des nouveautés
Sony en très grande forme
Impossible de passer à côté de l’annonce phare : le FE 100 mm f/2.8 Macro G OSS 2.8×.
Une optique à la fois fine et redoutable, capable d’atteindre un rapport de reproduction de 2,8:1, soit près de trois fois plus qu’une macro “classique”. Les démonstrations en direct étaient bluffantes : textures de plumes, ailes d’insectes, gouttes d’eau… tout semblait sculpté dans la lumière.
Avec cet objectif, Sony signe l’une des plus belles pièces macro du moment : piqué impressionnant, autofocus fluide, bokeh crémeux et une stabilisation optique qui change tout à fort grossissement.
Nikon répond présent avec un firmware attendu
Chez Nikon, pas de nouveau boîtier, mais une mise à jour importante du Z6III qui a fait beaucoup parler : le firmware 2.00.
Une mise à jour majeure, qui corrige plusieurs points soulevés par les utilisateurs :
- apparition d’un mode “Birds” pour la détection automatique des oiseaux en vol ;
- meilleure gestion du bruit en vidéo N-Log ;
- ajout de métadonnées d’authenticité d’image (C2PA) ;
- et un autofocus plus réactif dans les faibles luminosités.
De plus, Nikon innove aussi avec sa collaboration avec RED, spécialiste de la vidéo. Et lance le Nikon/RED ZR. Boitier compact plein format plus orienté vidéo que photo.
Une solution qui séduira certainement bon nombre de vidéaste
Tamron, Canon
Tamron proposait sur son stand plusieurs nouveautés très bien accueillies, dont le 16-30 mm f/2.8 Di III VXD G2, conçu pour hybrides, et le 18-300 mm désormais disponible en monture Nikon Z.
Canon, de son côté, misait sur la complémentarité entre photo et vidéo avec ses hybrides R-série et de nouveaux outils d’impression grand format (imagePROGRAF).
Sigma, Viltrox
Chez Sigma, l’annonce du 135 mm f/1,4 DG | Art marque une petite révolution pour les optiques à focale fixe lumineuse : c’est le premier 135 mm autofocus à atteindre cette ouverture extrême sur monture moderne. Avec une construction robuste, une motorisation linéaire rapide, et un rendu de bokeh très doux, ce nouveau venu est décrit comme « gargantuesque » en performances (mais aussi en gabarit).
Retrouvez tous les détails techniques directement sur le site officiel de Sigma
De l’autre côté, Viltrox continue de surprendre en proposant une alternative plus accessible avec son AF 135 mm f/1,8 (série LAB).
Cette optique intègre un autofocus VCM silencieux, une ouverture f/1,8, et une construction métallique soignée. Malgré un poids certain, elle séduit par sa netteté même à pleine ouverture et un bokeh agréable pour les portraits.
Mes interventions et rencontres
Pendant ces deux jours, j’ai eu la joie d’animer quatre conférences :
- deux sur la photographie minimaliste, où nous avons exploré la simplicité, la force du vide, l’émotion contenue ;
- deux sur la macro créative, centrées sur la recherche d’une expression poétique à l’échelle du détail.
Et puis il y eut la table ronde sur “L’impact du matériel sur la créativité”, aux côtés d’Anne-Laure Jacquart, Philippe Longin et Francesco Carovillano.
Un débat passionnant autour de cette question : le matériel décuple-t-il la créativité, ou la dilue-t-il ?
Les avis divergeaient, mais une idée commune s’est dégagée : le matériel doit servir le regard, pas le conditionner.
Une ambiance humaine et stimulante
Au-delà des stands et des nouveautés, ce Salon 2025 s’est distingué par son ambiance chaleureuse.
Des auteurs signaient leurs livres, les clubs photo échangeaient librement, les visiteurs prenaient le temps d’expérimenter.
J’ai croisé beaucoup de passionnés, de lecteurs de mes ouvrages, toujours curieux et bienveillants.
Ce mélange d’innovation et d’humanité, c’est ce qui fait l’âme du Salon.

Remerciements
Je tiens à remercier sincèrement :
- la Fédération Photographique de France, pour son accueil et la qualité de son organisation ;
- les Éditions Eyrolles, toujours aussi présents, chaleureux et attentifs, tant avec les lecteurs qu’avec les auteurs ;
- et enfin, les nombreux visiteurs qui sont venus échanger, écouter, débattre — c’est pour eux que ces moments prennent sens.
Cette édition 2025 du Salon de la Photo a réussi son pari : remettre l’expérience et la créativité au centre. Entre innovations techniques (Sony, Nikon, Tamron), débats artistiques, et ambiance conviviale, l’événement a rappelé une évidence : la photographie n’est pas seulement affaire de pixels, mais de regard, d’émotion et de partage.







Bonjour,
Tu dis « Au-delà des stands et des nouveautés, ce Salon 2025 s’est distingué par son ambiance chaleureuse…
…Ce mélange d’innovation et d’humanité, c’est ce qui fait l’âme du Salon. »
Cela a changé à ce point ? car les dernières années étaient plutôt « désagréables » ce qui m’a fait abandonné la visite de ce salon
Cdt
Patrik
Hello Patrik
C’est peut-être un effet d’écriture qui peut un peu exagérer mon propos.
Néanmoins, c’est ce que je ressens.
Je dois dire qu’en tant que professionnel, j’ai bonheur à retrouver des collègues et figures du salon que je croise avec plaisir chaque année.
Un visiteur a probablement une expérience différente de la mienne.