Le minimalisme est un style, mais il peut être bien plus encore et influencer notre manière de concevoir la photographie. Selon sa sensibilité, on pourra ainsi avoir l’ambition d’adhérer pleinement à ce concept ou de se soucier uniquement de la finalité esthétique.

Deux conceptions peuvent être envisagées concernant la pratique de la photographie minimaliste.

En premier lieu, nous pouvons considérer que notre envie est purement graphique.

L’idée dominante est alors de chercher à mettre en exergue des formes élémentaires, la quintessence de ce que nous observons afin d’accentuer le propos et la portée d’une photographie. Il y a une notion idéologique dans ce principe, mais celle-ci n’intervient qu’à la fin et ne concerne que l’image que l’on souhaite obtenir. Il s’agit probablement de la conception la plus populaire chez les photographes adeptes du style minimaliste.

Une deuxième interprétation peut être de concevoir le minimalisme comme un mode de pensée à part entière ayant une influence sur la totalité de la démarche photographique. D’un point de vue philosophique, être minimaliste revient à revendiquer une certaine simplicité et à vouloir se libérer des excès de la société de consommation. Selon cette idée, elle n’apporte pas le bonheur, mais au contraire, encombre notre esprit. Au quotidien, être fidèle à cette idéologie implique ainsi de s’affranchir de tout ce qui n’est pas nécessaire à notre bien-être. Il faut s’entourer de peu d’objets, ces derniers devant tous être parfaitement utiles. Calquer ce mode de vie à la pratique de la photographie influence donc non seulement l’esthétisme des clichés produits, mais également tout le processus de fabrication. Le matériel utilisé pour réaliser les prises de vue doit en conséquence répondre à cette volonté d’essentialisme.

Mais alors, à quoi correspondrait un appareil photo dit « minimaliste » ?

Si on met de côté l’aspect financier, relatif aux possibilités de chacun, le dispositif idéal devrait certainement être à la fois peu encombrant et d’une grande efficacité.

  • La première solution qui vient naturellement à l’esprit est le smartphone. Si l’on suppose que tout le monde (ou presque) en possède un à portée de main, cet appareil peut facilement être considéré comme répondant aux principes du minimalisme. Il a cependant ses limites concernant notamment les différents modes d’exposition manuels. De plus, malgré des avancées technologiques extraordinaires, la petite taille du capteur d’un « photophone » engendre malgré tout une qualité d’image moindre surtout en condition de faible luminosité. La difficulté de générer des flous d’arrière-plan (sauf grâce à une simulation logicielle) ne sera pas forcément péjorative selon la situation.
  • Une seconde option peut être recherchée dans un véritable matériel dédié à la photo. À cet égard, les appareils photo compacts et les bridges offrent une expérience bien plus aboutie que les smartphones et sont également caractérisés par un encombrement réduit. Parmi ces appareils, les compacts experts à focale fixe sont peut-être ceux qui se rapprocheraient le plus de la philosophie minimaliste. Leur petite taille offre une grande mobilité sans pour autant faire de compromis sur la qualité d’image. De plus, le fait de ne pas avoir la possibilité de changer l’objectif permet de se focaliser uniquement sur la photographie et non pas sur le matériel.

D’une manière générale, il est certainement plus raisonnable de penser que la solution parfaite n’existe pas. Ainsi, même s’ils ne correspondent pas totalement à la doctrine minimaliste, les appareils photo hybrides ou reflex doivent également être considérés en raison de leurs performances et de leurs efficacités. Finalement, aucun dogme ne définit précisément les choix que nous devons faire. Chacun décidera donc lui-même en fonction de sa sensibilité et de ses envies.

Pour ma part, je suis loin d’avoir un matériel minimaliste (je détaillerai peut être un jour ce dernier si cela vous intéresse). Pourtant, je suis sensible à cette philosophie et dans ma vie, j’essaie d’être raisonnable et de ne pas trop consommer inutilement.

Dans le prochain article, je reviendrai sur mes différentes sources d’inspiration graphique.

Les tirages A4 et A3 en série illimités sur papier d’art rencontrent un succès mérité 😉 (je pense avoir bien fait de les mettre à disposition). Il est encore temps de commander pour Noël, mais je pense garder cette boutique ouverte par la suite.

2 commentaires

  1. Bonjour, Merci pour cet article dont j’aime beaucoup la distinction entre esthétisme et conception de mode de vie. Mode de vie bien difficile à appliquer sans faille dans notre économie qui semble ne survive qu’en poussant à la dépense. J’ai réalisé récemment que je faisais assez souvent des photos minimalistes sans vraiment m’en apercevoir. Depuis j’ai commencé à me plonger dans le sujet. À bientôt, Tessa

    1. Author

      Bonjour Tessa, merci pour ton commentaire. Effectivement, le minimalisme ne s’arrête pas forcément à la photographie.
      Bonne exploration 😃

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