En temps de confinement, un photographe doit prendre son mal en patience.

En effet, les sujets semblent très restreints. Pour ceux qui ont la chance d’avoir un jardin, la situation n’est peut-être pas si désespérée. En effet, le moindre mètre carré de nature fourmille de vie et peut offrir de très nombreuses occasions de faire de jolies photos.

J’ai la chance d’avoir un petit coin de nature chez moi et j’ai donc réalisé quelques séances de prise de vue en gros plan durant le mois dernier. Les photos qui illustrent cet article ont toutes été réalisées dans un périmètre très petit. En tout, j’ai dû y passer 3 heures environ. J’aurais pu y passer plus de temps, mais je ne l’ai pas fait pour plusieurs raisons :

– J’avais par ailleurs beaucoup de travail avec notamment la réédition d’un livre dont je vous parlerai très prochainement.

– J’ai un enfant (ceux qui savent… savent).

– Enfin, la dernière raison n’est pas la moindre. Il y a eu beaucoup de vent (et un peu de pluie) ces derniers temps. La pratique de la photographie rapprochée est incompatible avec une ambiance venteuse, car le moindre petit brin d’herbe s’agite et rend la mise au point quasiment impossible.

Une goutte délicatement posée sur une feuille de rosier

Pour ceux qui n’auraient pas de jardin, je suis certain que vous avez un parc à proximité de votre domicile, un champ ou une forêt. Comme je le disais, ce n’est pas la taille qui compte (pour une fois 🙂 ). D’ailleurs, je me rends compte que je pourrais réalisé ce type de prise de vue (chez moi donc) bien plus souvent, même en dehors d’une période de confinement (on espère tous que celle-ci sera la dernière hein). En effet, au lieu de marcher longuement à la recherche de quelque chose à photographier, on se concentre sur ce que l’on a et on essaie d’en tirer la quintessence. On pourrait d’ailleurs réaliser le même exercice avec des objets qu’on a chez soi, en jouant sur les détails des textures, des lumières ou avec les plantes en pot…etc. les possibilités sont tellement nombreuses en photographie rapprochée. Ceux qui pratiquent cette discipline ont normalement été moins frustrés que d’autres, qui affectionnent la photographie de rue ou de paysage par exemple.

Il y a quelques avantages à faire des photos dans son jardin. On peut être installé confortablement et on a son matériel à portée de main.

Je tiens à souligner que les images présentées ici ne sont pas toutes exceptionnelles, mais je pense que la plupart sont plutôt réussies 🙂 🙂 . Elles ont été réalisées avec un sigma 150mm macro + bagues allonges (ou pas) associé à un Nikon D810.

Un sujet aussi banal qu’une fleur de romarin est déjà un sujet de choix.

Pendant que je photographiais les fleurs de romarin, j’ai capturé cette abeille en train de butiner. La photo n’est pas grandiose, mais c’est toujours satisfaisant d’y arriver.

Je me suis ensuite amusé avec les pissenlits. C’est un classique de la photographie rapprochée. La recette fonctionne toujours et donne des images poétiques. Pour la seconde image, je me suis positionné pour avoir quelques brins d’herbes en avant-plan.

Un petit animal qu’on rencontre fréquemment dans les jardins

Voici une petite astuce afin de générer quelques halos en arrière-plan à peu de frais. Si je ne vous avais pas montré la seconde photo, auriez-vous deviné comment l’image a été réalisée?

Je suis ensuite revenu aux pissenlits et aux aigrettes. J’ai cette fois utilisé, une lampe led portable (voir la seconde photo de l’article) afin de générer un contre-jour.

Parfois, une petite fourmi vient s’y promener.

Les aigrettes sont des sujets très graphiques. Ici j’ai recherché une ambiance lumineuse plus singulière, toujours à l’aide de ma petite lampe led. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, j’étais toujours à l’extérieur (pas en studio).

Cette image est en fait une compilation de 10 clichés. On appelle cette technique le stacking. C’est un procédé qui permet d’obtenir une profondeur de champ plus élevée. Si le sujet vous intéresse je rédigerai un article en détaillant la méthode.

Enfin, la journée touchant à sa fin, j’ai profité du coucher de soleil pour produire ce cliché. Les feuilles sont celles d’un érable du Japon.

Et vous, avez-vous pratiqué la photo rapprochée ces temps-ci ?

Avez vous des astuces de prise de vue dont vous pourriez nous faire profiter ?

Mon livre sur la macro créative en vente en ligne ou en librairie. Vous y trouverez tous les conseils pour débuter ou vous perfectionner en dans cette domaine.

16 commentaires

  1. Merci Denis pour cet article. Chez moi, Il complète à merveille l’achat du 105 macro de Sigma que je lorgnais depuis longtemps ainsi que le livre sur les secrets de la macro créative. On ne peut pas dire que je suis confiné puisqu’en tant que médecin généraliste je dois assurer la permanence au cabinet mais la période est tout de même beaucoup plus calme hors des horaires et cela me permet de prendre en main cette technique, avec plus ou moins de bonheur! Qui plus est, c’est une activité qui détend vraiment bien!

    1. Author

      Salut Marc,
      merci pour ton commentaire. La photo rapprochée est un jeu de patience. Il faut un peu de temps pour bien maîtriser son sujet. Je pense pourtant qu’on peut arriver à s’amuser assez rapidement. Pour moi aussi, c’est un moment de détente et de contemplation. N’hésite pas à me demander conseil si tu en ressens le besoin.

  2. Bonjour Denis
    Très intéressant ton article et les astuces, merci pour le partage. La période de confinement m’as permis de travailler sur un sujet en particulier, les pâquerettes. Aussi bien dans le jardin que ramasser dans un vase (échapper a la tondeuse) ce qui change complétement les photos assise tranquille devant un vase de fleurs. Le calme ça change beaucoup de chose et permet d’essayer d’autre chose, comme des photos des oiseaux 😉

    1. Author

      Merci à toi Ana-Maria. J’ai vu certaines de tes images. Bravo, vraiment 🙂 🙂 🙂

  3. Bonjour Denis,
    Et merci à toi de prendre le temps de poster tes articles et de nous distiller tes conseils.
    Suite à la lecture de ton livre, je me suis amusée cet été à tester cette pratique avec un Lumix G80 surmonté d’un objectif Olympus 60 mm macro (soit équivalent 120 mm). Résultat mitigé : satisfaite quand je parvenais avoir des halos intéressants dans la compo, moins quand je m’apercevais que de petits insectes étaient présents sur une partie des végétaux une fois le shoot réalisé :(. Mais je recommencerai, c’est certain 😉

    1. Author

      Salut Corinne,
      Pour obtenir des halos bien ronds, il faut ouvrir le diaphragme au maximum.
      La photo rapprochée est un peu technique. Il y a une phase d’apprentissage, mais on peut arriver à créer des images étonnantes assez rapidement. Je suis certain que tu y arrieras 😉 🙂 🙂

  4. Bonjour et merci Denis pour ton article. Désormais, depuis la découverte de ton site avec l’article sur l’errance photographique, c’est avec une certaine impatience que j’attends ta newsletter. Et je dois dire que là encore, je ne suis pas déçu. J’ai en effet pratiqué la photo rapprochée depuis le début du confinement et je me demande même si ça ne commence pas à ressembler à une série. J’aime particulièrement tes articles pour leur sincérité dans le ton et dans le partage des idées ( je note le pouf pour cette fois. Pourquoi n’y ai je pas pensé avant 🙁 ) mais aussi pour les photos qui illustrent très bien ton propos. As tu déjà pensé à organiser des formations ?

    1. Author

      Merci Nicolas,
      Je suis content que tu trouves ton bonheur dans mes écrits 🙂 🙂 🙂
      Je suis allé faire un tour sur ton compte insta. J’ai vu que tu as des choix affirmés avec des traitements très mats ou des noir et blanc très contrastés. C’est super d’avoir une signature visuelle. Je vais bientôt organiser des stages (les premiers à la rentrée 2020 si on arrive à reprendre une vie normale), je posterai les infos sur 33iso.com

  5. En voilà une bonne nouvelle ! J’ai hâte de découvrir ces dates !

  6. Bonsoir, bel article, chez moi j’ai organisé différentes mini séances de prises de vues avec plusieurs flashs, cela occupe, photos que j’ai transmises auprès de mes amis et famille, il faut continuer à faire des photos, la créativité est là. bonne continuation, amicalement.

    1. Author

      C’est sur, pendant le confinement, il n’y a pas de raison… il faut continuer à faire des photos et rester créatif. Maintenant qu’on peut aller un peu plus loin, c’est encore mieux.
      J’ai fait une sortie macro hier soir et c’était vraiment top. Le printemps est la meilleure saison pour ça. Profitons en 🙂

  7. Bonjour,
    Merci pour l’ article. Il est vrai qu’ avoir un bout de terrain permet, si on s’ intéresse à la macro, de pouvoir faire des clichés sans avoir à se déplacer. J’ en ai fait quelques uns durant ce confinement. La macro est bien technique et nécessite une adaptation mais, en tant que photographe totalement amateur, je dirai qu’ avec de la patience, de la persévérence, de l’ obstination et quelque fois de la chance, on peut se retrouver avec de bien belles choses quand on détaille la carte sd de l’ appareil. Courage donc à tout(e)s les amateurs de macro et persévérez.

    1. Author

      C’est vrai qu’il y a un facteur chance, mais il faut la provoquer (la chance 🙂 ). Cela ne s’improvise pas, mais comme tu le dis si bien, on peut obtenir de bon résultat avec de la patience et de la persévérance.

  8. bonjour

    j’aime bien cette approche. je passe beaucoup de temps dans le jardin à faire des essais. j’utilise aussi un petite lampe led. (je trouve mon flash cobra trop lourd et encombrant !!)
    j’ai lu 3 de tes livres et j’apprécie la façon dont u présentes les choses. bon déconfinement !

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