Nikon a sorti en 2019 une optique très très attendue de tous les photoreporters qui étaient passés à la monture Z, le fameux transtandard de 24-70mm à ouverture constante f/2.8.
Pourquoi cet objectif est-il particulièrement important ?
Parce qu’il couvre à peu près toutes les focales dont un photographe de reportage a besoin. A 24mm l’angle est assez large pour s’adonner au genre du paysage par exemple et à 70mm on dispose d’un petit téléobjectif pour voir un peu plus loin et faire de beaux portraits.
En réalité, c’est certainement l’objectif le plus polyvalent dont un photographe peut disposer. c’est pour cette raison qu’on le retrouve chez toutes les grandes marques. Certains photographes ayant un appareil plein format (24x36mm) ne possèdent même que cette optique.
Avant même de tester un objectif 24-70mm on peut déjà lister ses qualités :
- Une polyvalence inégalée donc.
- Un autofocus très réactif (c’est généralement vrai pour toutes les marques).
- Une grande capacité d’adaptation avec l’ouverture constante à f/2.8 qui permet d’affronter des situations de faible luminosité.
Les inconvénients d’un 24-70mm sont généralement :
- Un poids “très” important (généralement autour de 1kg)
- Un relatif manque d’homogénéité selon les focales, mais cela semble normal, c’est un zoom
- le prix
Je dispose déjà d’un 24-70mm dont je suis plutôt satisfait, le nikon 24-70 f/2.8 g. Il s’agit d’un objectif en monture F que je monte sur mon Z6II via un adaptateur, la bague ftz. Il me convient, mais lorsque j’ai lu les tests du nikon Z 24-70 f/2.8s en monture Z, j’ai eu envie de comparer mon fidèle compagnon avec ce nouveau venu. Je remercie à ce titre le NIKON PLAZA à Paris de m’avoir gentiment prêté ce précieux matériel. J’ai eu l’objectif pendant un mois environ et j’ai pu me forger une opinion solide sur ses qualités.
Pour info, le nikon 24-70 f/2.8 g (celui que je possède) est sorti en 2007, il y a environ 15 ans. En 2015 nikon avait mis à jour son transtandard en monture F avec le nikon 24-70 f/2.8 ED VR. Ce dernier était plus imposant, stabilisé et réputé optiquement moins bon que le nikon 24-70 f/2.8 g. C’est donc ce dernier que j’ai gardé.
Les différences
La taille : le nikon Z 24-70 2.8 s est bien plus court que son ancêtre.
Le poids : ce qui est vrai pour la taille est vrai pour le poids. Le nikon Z 24-70 2.8 s pèse 805gr tandis que le nikon 24-70 2.8 g pèse 900gr. La différence est donc moins flagrante. Cependant si on rajoute les 135gr de la bague ftz qui permet de l’installer sur une monture Z, la différence n’est pas négligeable.
L’autofocus : J’ai surtout utilisé le S en situation de reportage et je peux dire, malgré tous les reproches que j’ai lu sur l’autofocus des hybrides Z, que le nouvel objectif est plus réactif que l’ancien et surtout, il est très silencieux. Cela semble logique, mais c’est toujours bien de le dire. En revanche, j’ai toujours été satisfait des performances de mon vieux 24-70 dans ce domaine, même s’il est beaucoup plus bruyant.
Pourtant, je pense que dans certains cas, pour des reportages pour lesquels il faut être très réactif, ce gain de performance peut avoir son importance.
L’aberration chromatique : elle est quasiment absente. Pour ceux qui se demanderait de quoi il s’agit, une aberration optique est un phénomène optique. Lorsqu’il se produit, on observe alors une image floue et aux contours irisés. Elle résulte de la décomposition de la lumière blanche en plusieurs bandes de couleurs. En photographie, le plus souvent elles sont vertes ou magenta. Ce genre de défaut peut se corriger dans une certaine mesure en post traitement, néanmoins cela peut dégradé l’image. Plus un objectif est qualitatif, moins l’aberration chromatique sera visible en conditions extrême. Pour le nikon Z 24-70 2.8 S je n’ai jamais observé d’aberration chromatique. Un sans faute donc.
La qualité d’image
Afin de comparer vraiment les deux objectifs, j’ai réalisé une série de clichés qu’il me semblait judicieux de partager avec vous. Mon but était de voir à quel point le nouveau 24-70mm était meilleur que l’ancien. J’étais vraiment curieux de voir ça par moi-même.
Les photos sont brutes, simplement dématricées avec lightroom et exportées en jpeg sans traitement. Il s’agit de crops de la même scène
A 24mm
A 24mm à pleine ouverture, le centre est analogue entre les deux optiques. Je ne vois pas de différence. En revanche, dans les coins, le S est clairement devant. Bizarrement, le S affiche cependant un vignettage plus prononcé sans correction.
Le même constat est visible à 5.6, ouverture où les deux optiques sont les plus performantes. Le centre est très bon dans les deux cas. On remarque un piqué très prononcé pour le S dans les coins, tandis que pour le G on perçoit encore du flou.
A 35mm
A 35mm, les performances sont équivalentes. Au centre, on ne peut distinguer les deux objectifs. En revanche, le S est toujours plus homogène dans les coin. Pour cette focale cependant, le G est plus performant qu’à 24mm.
A 50mm
A 50mm, le S reste plus piqué, mais le G, bien qu’en dessous de ce dernier, est plus homogène qu’aux autres focales. Au centre, les deux optiques sont toujours au top.
A 70mm
A 70mm, la situation s’inverse sensiblement. Au centre, le G est un peu plus piqué que le S. Dans les coins, on constate la même chose. Cette focale serait donc la seule (selon mon test peu scientifique) pour laquelle le G rivalise clairement avec le S.
Au passage, on perçoit le « focus breathing » du G car les coins témoignent de cadrages sensiblement différents.
En paysage
A distance de mise au point plus élevée, les constat détaillé précédemment se confirment. Je vous épargne l’ensemble des photographies pour vous en montrer seulement quelques-unes.
Avec ces exemples, on constate que les différences sont quasiment imperceptibles en situation d’utilisation « normale ».
En portrait
En portrait le S excelle, tout simplement. On peut l’utiliser dans ce contexte sans aucun complexe. Le piqué est très présent et le bokeh particulièrement agréable.
Le bilan.
Le nikon Z 24-70 2.8 s est un excellent objectif. Plus que ça, c’est sans doute l’une des deux ou trois meilleures options disponibles actuellement toutes marques confondues. Évidemment, la qualité d’image est au rendez-vous et on perçoit vraiment la différence par rapport à mon ancien objectif. Si vous êtes un “pixel peeper” et que vous regardez vos images à 200% alors ce seul critère devrait vous inciter à franchir le pas. Pour moi, là où l’objectif prend très clairement l’avantage, c’est l’ergonomie. En effet, il est plus court, plus léger et est très bien adapté aux hybrides à monture Z. Ainsi, c’est un plaisir de l’utiliser. Lorsqu’on photographie pendant plusieurs heures, c’est important.
Le choix
Une seule chose bloque lorsque j’envisage d’opter pour le nikon Z 24-70 2.8 S, son PRIX. En effet, la différence entre mon ancien 24-70 et celui n’étant pas si énorme d’un point de vue optique, j’ai du mal à justifier de dépenser 2300 euros.
L’autre option en monture Z est le très bon nikon Z 24-70mm f/4 S que j’ai également eu la chance de tester. Cette optique très intéressante est beaucoup plus compacte et offre des performances équivalentes au nikon Z 24-70 2.8 s.
Vais-je opter pour le Nikon 24-70 f/2.8 S ? Par pour le moment. J’ai une affection particulière pour les focales fixes et je n’utilise des zoom que dans certaines situations pour lesquelles il faut être réactif. Je vais donc garder mon fidèle nikon 24-70 2.8 g car malgré de meilleures performances dans tous les domaines, surtout concernant l’ergonomie, la différence n’est pas assez importante pour justifier cet achat dans mon utilisation… pour le moment 😉
bonjour et monter sur un Z9 sa va être une tuerie…
Ah oui, effectivement ça devrait envoyer !!! 😝