Lorsque j’ai commencé la photographie, j’ai très rapidement eu l’envie de me professionnaliser.

Lorsqu’on a une passion, on a envie de consacrer beaucoup de temps à cette activité. En conséquence, l’idée de générer de l’argent en réalisant cette pratique m’était apparue comme une évidence. Il ne s’agissait pas de devenir riche 🙂 :), mais de justifier le temps passer à photographier et de pouvoir se consacrer encore plus intensément à la photographie. 

Les démarches de l’amateur et celle du professionnel sont sensiblement différentes. J’y consacrerai d’ailleurs probablement un article. En résumé, je pense que l’idéal est d’aborder son activité professionnelle à la manière d’un amateur pour que la passion demeure 🙂

Voici le type d’image que je pourrais proposer à une agence photo nature : Rien de très créatif ou artistique, mais une espèce emblématique (la cigogne) bien détaillée.

Bref…

Dans les premiers mois qui ont suivi mes premières amours photographiques, j’ai regardé quelles seraient les possibilités. Je suis rapidement tombé sur les banques d’images. 

Les BANQUES D’IMAGES

À la fin des années 2000 lorsque j’ai commencé la photo, c’était l’âge d’or des Banques d’images. À l’époque, il s’agissait de Fotolia, Shutterstock, Istockphoto ou dreamstime. J’ai rapidement compris que le modèle économique n’était pas du tout en faveur du photographe, mais j’avais envie d’essayer quand même. Il était assez simple de passer la barre des sélections. Il suffisait que le fichier envoyé soit d’une bonne qualité. Pourtant, je me suis très vite arrêté.

Outre le traitement lamentable des photographes (qui touchent quelques centimes par vente la plupart du temps), la ligne éditoriale était à mille lieues de ce que j’avais envie de faire. Pour vendre, il fallait prendre en photo une jolie jeune fille derrière son ordinateur portable, deux quadragénaires (cadres dynamiques) en train de se serrer la main ou une famille modèle en train de s’amuser sur la plage avec leur sourire freedent. J’ai donc renoncé en quelques jours. J’ai d’ailleurs toujours quelques clichés chez eux, car j’ai complètement oublié mes identifiants. 

Ce type d’image pourrais bien fonctionner sur une banque d’image. La place à gauche permet à un graphiste de pouvoir y mettre du texte par exemple : Polyommatus icarus – Azuré commun/de la bugrane – Argus bleu

Même si votre truc, c’est la publicité (c’est un domaine qui peut être épanouissant, j’en suis sûr), je vous déconseille quand même les banques d’images qui exploitent sans vergogne les images des photographes. De plus, comme ils disposent de plusieurs millions d’images, les vôtres seront complètement noyées dans la masse et seront probablement invisibles pour le potentiel client. 

Vous l’aurez compris, je pense qu’il n’y a aucune valeur dans cette démarche et qu’au contraire, ce type de commerce dévalorise considérablement la photo en général. 

Les AGENCES PHOTOS

Les agences photos ont une démarche bien plus noble. Les photographes semblaient mieux considérés et leurs rémunérations plus conséquentes (enfin tout est relatif, si on enlève les taxes et la commission de l’agence, il ne reste pas grand-chose). Les barèmes sont plus avantageux et tiennent compte du support et de la diffusion de vos images. De plus, en agence, on a de vrais interlocuteurs, des personnes avec qui échanger, pas des robots. 

Il existe beaucoup d’agences photos et chacune est spécialisée dans un domaine : l’actualité, le sport, la nature, le voyage…etc. 

Pour entrer dans une agence, il faut passer un examen d’entrée : il s’agit d’envoyer quelques dizaines d’images qui témoignent de la qualité de votre travail.

Si cela les intéresse, un contrat est établi et vous faites désormais partie de leur correspondant. 

Avec deux contrat en poche, j’espérais ouvrir grand mes ailes pour m’envoler 🙂

En 2009-2010, j’ai tenté plusieurs fois d’intégrer des agences et après quelques tentatives, j’ai réussi à en intégrer deux. Étant donné le thème de mes images, j’ai opté pour des agences spécialisées “nature” et “voyage”. J’étais vraiment très heureux. C’était pour moi une première reconnaissance de mon travail. Au départ, la seule chose qu’on vous demande, c’est d’envoyer des images en renseignant le plus de détails possible : l’espèce photographiée, la sous-espèce, le nom français et latin, le lieu très précis, la date, etc. Cela n’a l’air de rien, mais c’est beaucoup de travail en plus de la prise de vue, du post-traitement… 

L’iconographe choisit ensuite les clichés qu’il préfère afin d’intégrer la banque d’image de l’agence. 

Ensuite ?

Rien

On attend…

L’idée est qu’il faut envoyer régulièrement son travail et attendre qu’un client soit intéressé

L’attente est longue, interminable et lorsqu’une vente arrive, elle n’est certainement pas à la hauteur de nos espérances (et du travail fourni). Les sujets les plus porteurs en nature sont probablement les espèces rares ou menacées ; les sujets saisonniers et populaires comme les vendanges ou la récolte des châtaignes. 

Bref, si on veut vendre, il faut orienter sa production. Chose que je n’avais pas du tout envie de faire en en tout cas, pas dans ce sens-là. 

De plus, je pensais qu’il y aurait une interaction entre l’agence et le photographe. Et bien non… le photographe prend les photos, propose les sujets, renseignent tous les champs IPTC, l’agence se contente d’attendre les photos d’un côté et les commandes de l’autre. Naïvement, je pensais qu’entrer dans une agence était une sorte d’aboutissement. Je pensais qu’on me demanderait un reportage sur tel ou tel sujet. 

En nature en tout cas, il n’y a aucune commande (chose que j’aurais adoré faire). 

Vous l’aurez compris, c’est loin d’être satisfaisant. À vrai dire, cela ne l’a pas été pour moi

Je pense que ça fait 10 ans que je n’ai pas envoyé d’images (sur les deux agences que j’ai intégrées, une seule est encore en activité). 

Il est impossible de savoir si une agence a vendu des photos, car tout cela est très hermétique. Bien souvent, c’est Google (via une alerte) qui m’annonce qu’une photo est créditée à mon nom. 

Je pense que mon expérience n’est pas unique comme le témoigne cet article de mon ami et confrère Mickaël Bonnami qui a vécu une expérience encore moins satisfaisante dans le sport : https://mickaelbonnami.com/travailler-en-agence-photo-la-consecration-partie-1/

Je ne souhaite pas stigmatiser les agences photo qui pour la plupart ont une démarche honnête. Je partage simplement mon expérience. Je n’ai pas persévéré dans cette voie, car j’ai compris rapidement qu’elle ne me correspondait pas vraiment. 

Si vous avez une expérience avec les microstocks, les agences photos ou autres, merci de partager avec nous votre sentiment qui sera peut-être différent du mien. 

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