La macro, c’est ralentir, respirer, regarder.
Choisir un objectif macro, c’est aussi choisir sa manière de voir.
Parmi toutes les questions que je reçois, il en est une qui revient très souvent : J’aimerais faire de la macro, quel objectif dois-je acheter ?
Ma réponse en une phrase : Tous les objectifs macro fabriqués depuis ces vingt dernières années sont très très bons d’un point de vue optique.
Voilà ! Merci d’être passé, fin de l’article… 🙂 🙂 🙂 🙂
Ah non… ce n’est peut-être pas tout. Si c’était si simple, on ne me poserait probablement pas la question si souvent.
L’autofocus
Beaucoup d’objectifs ont la capacité de pouvoir faire la mise au point de manière automatique, mais en gros plan beaucoup de situations apparaissent délicates. La principale raison est que la course de la bague de mise au point est volontairement longue. Et oui, nous nous devons d’être très précis dans ces situations, car la profondeur de champ est également très faible. Bref, lorsque vous voudrez faire la mise au point sur l’œil de votre araignée préférée, ça va patiner sévère. Certains objectifs sont plus performants que d’autres, mais généralement, plus le rapport est grand, plus il faudra recourir à la mise au point manuelle. C’est un vrai challenge. Il faut s’armer de patience et s’entraîner. Avec le temps, on acquiert des automatismes et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
J’ai quand même remarqué que depuis l’émergence des hybrides, les nouvelles optiques associées à ces boitiers sont plus performantes de ce point de vue. Même si la plupart du temps, la mise au point manuelle reste celle qui fonctionne le mieux. L’autofocus peut aussi fonctionner dans quelques cas.
Macro ou proxi : deux portes d’entrée vers le détail
Au sens strict, la macrophotographie commence à 1:1 : le sujet apparaît à taille réelle sur le capteur.
Mais avant d’en arriver là, il y a une étape souvent négligée : la proxi-photo — le gros plan, celui qui révèle une matière, une lumière, un fragment de paysage.
Son rapport de reproduction varie entre 0,2× et 0,5×.
C’est un territoire libre, souple, idéal pour découvrir le plaisir du rapprochement sans les contraintes de la vraie macro.
De nombreux objectifs modernes excellent dans ce rôle. En réalité, la plupart des objectifs « classiques » permettent de faire de la proxi. Les plus intéressants seront ceux qui approchent d’un rapport de grandissement de 0.5x. 
Ils ne sont pas “macro” à proprement parler, mais ils s’approchent suffisamment pour jouer avec la texture du réel.
Pour ma part, j’ai un :
Tamron 35 f/1.8 sp qui permet un grandissement de 0.4x
Mon tamron 28-75 f.2. est aussi intéressant avec un rapport de reproduction maximum de 0.37x
2. Les vrais objectifs macro (1:1 et +)
Si vous souhaitez plonger dans le monde du minuscule, c’est ici que ça se joue.
Chaque marque propose aujourd’hui au moins un excellent objectif macro pour hybride.
Tous sont capables d’un piqué impressionnant, d’une colorimétrie fine, et d’une distance de travail adaptée.
La polyvalence d’un macro
Un objectif macro ne sert pas qu’à photographier les insectes.
Grâce à son piqué et à sa distorsion quasi nulle, il excelle aussi :
- en portrait, avec des transitions douces entre netteté et flou,
 - en photo de produit, où la précision compte,
 - en reproduction d’œuvres ou de négatifs,
 - et en paysage de détail, pour isoler des formes et des matières.
 
Certains macros peuvent même devenir des objectifs “à tout faire”.
Un 90 ou 105 mm f/2.8, c’est souvent un portraitiste discret et un analyste du monde.
Le choix de la focale
À mon sens, le La focale est le choix le plus important.
- 24-50 mm : Je déconseille sauf pour de la vidéo. La raison est que vous serez trop près du sujet.
 - 50-60mm : intéressant uniquement pour les sujets statiques. Si vous souhaitez photographier les petits animaux il faut se tourner vers une focale plus longue.
 - 90–105 mm : le plus polyvalent. C’est la focale des photographes : équilibre entre proximité et confort.
 - 150–180 mm : pour ceux qui veulent garder de la distance et accentuer l’effet de compression des plans. C’est ce que j’ai choisi, car c’est l’esthétique que je recherche.
 
Le Nikkor Z MC 50 mm, le Sony FE 50 mm Macro, ou le OM 60 mm sont parfaits pour débuter.
Mais le Nikkor 105 S, le Tamron 90 Di III, le Sigma 105 Art, le Canon RF 100 L ou le Sony 100 GM offrent une expérience plus fluide et plus universelle.
J’ai tenté de recenser quelques références chez différentes marques.
Canon RF
MACRO
- RF 100 mm f/2.8 L Macro IS USM — 1,4× natif, stabilisation hybride, bague SA Control.
 
PROXI
- RF 35 mm f/1.8 IS Macro STM — 0,5×, petit et lumineux.
 - RF 24 mm f/1.8 IS Macro STM — 0,5×, macro grand-angle.
 - RF 85 mm f/2 IS Macro STM — 0,5×, portrait et détail.
 
Nikon Z
MACRO
- NIKKOR Z MC 105 mm f/2.8 VR S — 1:1, piqué, VR, équilibre parfait.
 - NIKKOR Z MC 50 mm f/2.8 — 1:1, compact et polyvalent.
 - Tamron 90 mm f/2.8 Di III VXD Macro Z — 1:1, autofocus rapide, rendu doux.
 
MACRO+++++
- Laowa 90 mm f/2.8 2× Ultra Macro APO Z — 2:1, manuel, superbe optique.
 - Laowa 100 mm f/2.8 2× Ultra Macro APO Z — 2:1, parfait pour le studio.
 - Laowa 85 mm f/5.6 2× Ultra Macro APO Z — 2:1, ultra compact.
 
Sony E
- Tamron FE 90 mm f/2.8 Macro G OSS — 1:1, référence classique.
 
MACRO+++++
- FE 100 mm f/2.8 Macro GM OSS — 1,4× natif, jusqu’à 2,8× avec téléconvertisseur, stabilisation et AF ultra précis.
 - Laowa 90, 100, 85 mm 2× Ultra Macro APO (E) — 2:1, versions manuelles pour les passionnés.
 
Fujifilm X
- XF 80 mm f/2.8 R LM OIS WR Macro — 1:1, stabilisé, piqué incroyable.
 - XF 30 mm f/2.8 R LM WR Macro — 1:1, compact, dynamique.
 
MACRO+++++
- Laowa 65 mm f/2.8 2× Ultra Macro APO — 2:1, manuel, piqué exemplaire.
 
Micro 4/3
- M.Zuiko 60 mm f/2.8 Macro — 1:1, classique et précis.
 - Panasonic Leica DG Macro-Elmarit 45 mm f/2.8 OIS — 1:1, petit et stabilisé.
 - Panasonic Lumix G Macro 30 mm f/2.8 OIS — 1:1, compact, très abordable.
 
Les objectifs mythiques : l’héritage reflex
Avant l’ère des hybrides, plusieurs macros ont forgé leur légende.
Encore aujourd’hui, ils restent excellents — adaptables, abordables, et au rendu inimitable.
- Tamron SP 90 mm f/2.8 Di VC USD (F017) — la référence historique très abordable, piqué et douceur.
 - Sigma 150 mm f/2.8 EX DG OS HSM Macro — longue focale mythique. Celui qui m’accompagne depuis 15 ans.
 - Nikon AF-S VR Micro-Nikkor 105 mm f/2.8G IF-ED — l’un des plus équilibrés.
 - Canon EF 100 mm f/2.8L Macro IS USM — stabilisation hybride, rendu chirurgical.
 
MACRO++++++++++++++
- Canon MPE 65mm — Le seul objectif qui permet 5x nativement
 
7. En conclusion : choisir, c’est s’approcher
Il n’existe pas de “meilleur” objectif macro.
Il existe celui qui te correspond :
- le proxi pour explorer sans contrainte,
 - le macro 1:1 pour franchir un seuil,
 - le 2:1 pour repousser les limites.
 
Mais au fond, la macro n’est pas une question de chiffres.
C’est une école du regard.
Elle apprend à voir lentement, à écouter le silence des choses, à se tenir immobile devant un monde que l’on croyait invisible.














Bonjour
Très intéressant cet article ! Je suppose que les focales sont données pour un boîtier plein format ! Quand on passe en Apsc avec le facteur de crop, le 105mm devient approximativement un 150mm. Du coup pour le portrait ça devient presque trop « long » ! Par contre pour du détail en paysage, ça reste intéressant ! D’où ma question : quand on a un boîtier Apsc, ne vaut-il pas mieux choisir entre des objectifs macro de 30mm, 50mm et 70mm ? Qu’en pensez vous ? Merci
Salut JC,
Oui, c’est vrai. Un 100mm devient un 150mm sur apsc ce qui peut être moins polyvalent pour du portrait notamment.
Un 90mm c’est déjà mieux.
Sinon autour de 60mm et on retombe sur la bonne focale 🙂