Comme régulièrement désormais, Nikon, m’a prêté du matériel pour que je l’essaie. Comme d’habitude, mon avis s’exprime en toute indépendance. Cette fois, j’ai eu la chance de tester le Nikon Z 50 1.2 s. Un objectif d’exception dont le prix actuel dépasse les 2000 euros.
Ce type d’optique généralement dédiée au portrait. Il fait par exemple le bonheur des photographes de mariage, notamment lorsque la luminosité vient à manquer. Lorsque Nikon m’a confié le 50 1.2 s, je n’avais pas de reportage prévu. Je l’ai donc testé dans le cadre de quelques balades. Surtout, ce qui m’intéressait le plus, c’était de le comparer avec le Nikon z 50 1.8 s que je possède. Est-ce-que les 1500 euros qui les sépare valent le coup ?
Pour commencer, voici les caractéristiques techniques :
- Format : Monture Z, FX (plein format)/ 24 x 36 mm
- Focale : 50 mm
- Ouverture maximale : f/1.2
- Ouverture minimale : f/16
- Construction optique : 17 lentilles en 15 groupes (dont 2 lentilles en verre ED, 3 lentilles asphériques et des lentilles avec traitements nanocristal et ARNEO)
- Angle de champ : Format FX : 47°, Format DX : 31° 30’
- Système de mise au point : Autofocus à mise au point interne
- Distance minimale de mise au point : 0,45 m à partir du plan focal
- Rapport de reproduction maximal : 0,15 x
- Nombre de lamelles de diaphragme : 9 (diaphragme circulaire)
- Traitements : Nanocristal et ARNEO
- Diamètre de fixation pour filtre : 82 mm (P = 0,75 mm)
- Dimensions : Diamètre maximal d’environ 89,5 mm x 150 mm (distance entre l’extrémité de l’objectif et le plan d’appui de la monture d’objectif de l’appareil photo)
- Poids : Environ 1090 g
Comparer un objectif avec une si grande ouverture (et un prix si important) avec un objectif plus « grand public » comme le nikon Z 50 1.8 s peut sembler hors de propos. Pourtant, le nifty fifty (1.8) est tellement bon que pour moi, cette comparaison est bien à propos.
La construction et l’ergonomie.
Le 50 1.2 s est massif. Accusant plus d’1kg sur la balance, ce n’est pas un poids plume. Il est par exemple plus de 200 gr plus lourd que le 24-70 f/2.8 s. Ce n’est pas le genre d’optique passe partout.
La construction est irréprochable. Tout est en métal, parfaitement assemblé. La bague de mise au point est douce comme on aime. L’optique dispose d’une bague assignable. Lorsque je l’ai testé, elle me servait à moduler l’ouverture du diaphragme. On peut aussi choisir de pouvoir compenser l’exposition ou pourquoi la vitesse d’obturation. Enfin, un petit écran Oled nous informe sur le paramètre choisi. Ces options font de cet objectif un outil extraordinaire sans aucun reproche technique.
Pour ce qui est de l’ergonomie, le 50 1.2 est bien plus adapté à un boitier comme le Nikon Z9 ou le Z8 qu’à mon nikon Z6II. Si on supporte le fût avec la main gauche, tout se passera bien, mais pour l’utilisation à une main, on repassera.
Le piqué
Dès les premiers clichés, on s’aperçoit qu’une fois de plus Nikon rend une copie parfaite. Le piqué est présent dès la grande ouverture. Heureusement, car c’est bien là le grand intérêt de ce genre de caillou.
Conparaison avec le nikon 50 1.8s
Pour tester vraiment le piqué de l’objectif, j’ai sollicité mon fameux mur de pierres. Évidemment, j’ai positionné mon appareil de manière strictement parallèle au mur. Voyons cela en détail :
À pleine ouverture, la netteté est déjà bien présente. Rien à reprocher.
La netteté s’améliore en fermant d’un cran. Comparons cette ouverture avec le petit 50 1.8 s
Le piqué est quasiment identique. Pour ma part, je donne un léger avantage au 50 1.8s. C’est une surprise.
À f/2.8, les deux optiques sont équivalentes au centre. Je vous épargne le détail des autres ouvertures, car la netteté n’évolue plus. C’est parfait dans les deux cas.
Voyons maintenant dans les coins de l’image.
Pour la grande ouverture, on observe un vignettage prononcé. De plus, le piqué est bien en retrait par rapport au centre.
Comparons maintenant l’ouverture 1.8 avec le 50 1.8s dans les coins :
Très étonnamment, le nikon 50 1.8s est un peu meilleur à pleine ouverture. Je n’ai pas la prétention de faire un test rigoureux et scientifique, mais l’impression est là.
A f/2.8, les images sont similaires comme à toutes les autres ouvertures.
Pour résumer, concernant la netteté, le Nikon 50 1.8s est vraiment comparable au Nikon 50 1.2s aux ouvertures pour lesquelles la comparaison peut être faite.
Le bokeh
S’il y a bien un domaine pour lequel le Nikon 50 1.2s devrait sortir du lot, c’est le bokeh. Et « spoiler alerte », c’est bien le cas.
Au centre, les halos sont bien ronds, en revanche, ils se déforment légèrement sur les bords. Malgré les années, je n’ai pas encore retrouvé la qualité de bokeh du sigma 50 1.4 Art.
Comparons maintenant avec le 50 1.8s :
Le bokeh du petit nikon 50 1.8s est bien plus nerveux. Quoi de plus normal, l’ouverture n’est pas la même.
Le verdict
Pour ce petit test, j’ai comparé les piqués et les bokehs. En ce qui concerne la qualité de l’autofocus, je n’ai constaté aucune différence. Dans le même ordre d’idée, le Nikon 50 1.2s gère très bien les flares et les aberrations chromatiques. Rien à lui reprocher de ce côté. Le rendu des couleurs est identique.
On peut dire qu’au-delà de l’ergonomie, la seule différence entre ces optiques est la possibilité d’avoir recours à une grande ouverture. Pour certains, c’est un critère très important. Si votre métier (ou votre passion) est de faire des portraits et que vous affectionnez la focale de 50 mm, je pense que ce 50 1.2s est l’optique qu’il vous faut. Je crois qu’il n’y a pas mieux (sauf si on considère le 58 f/0.95 prévu pour les photographes les plus riches : 8500 euros).
Pour ceux qui préfèrent la compacité, la polyvalence et le prix moins élevé, j’opterai pour le 1.8s (je fais partie de cette catégorie). Pour un entre-deux, je vous invite aussi à considérer le vénérable sigma 50 mm Art 1.4 qui se trouve en occasion à des prix très intéressants. Avec la bague ftz, le sigma fonctionne très bien. Pour ma part, je l’ai revendu et il me manque de temps en temps.