La frustration du photographe est un sentiment que beaucoup d’entre nous expérimentent. Cette situation est bien souvent difficile à surmonter. Nous avons tous été là, devant notre ordinateur, regardant nos dernières photos avec déception, nous demandant comment nous avons pu rater cette belle lumière ou ce moment parfait 😤 😤 😤.
Pourquoi nos photos ne sont pas aussi bonnes que celles des autres photographes ?
Pourquoi sommes-nous en panne d’inspiration ?
Je tiens à vous rassurer tout de suite, la frustration est un sentiment normal lorsque nous sommes passionnés par quelque chose, et cela est d’autant plus vrai en photographie. Nous sommes constamment en train de chercher à améliorer nos compétences et à créer des images plus émouvantes, plus belles et plus significatives. Lorsque nous ne sommes pas satisfaits, cela peut être décourageant et démotivant.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles un photographe peut ne pas être satisfait de ses photos. La plus courante est qu’il ne parvient pas à capturer ce qu’il a imaginé. Il peut être déçu par la composition, la lumière ou les couleurs de ses photos. Il peut également être frustré par les limites techniques de son matériel ou de son niveau de compétence.
Une autre cause est la comparaison avec d’autres photographes extrêmement talentueux. Nous vivons dans un monde où il n’a jamais été aussi simple de visualiser le travail des autres. La faute aux réseaux sociaux, aux sites de partage de photos. De fait, il est aisé de se sentir inférieur. Bien que la comparaison soit parfois bénéfique pour progresser, il faut s’en méfier. Elle n’est pas toujours productive ou utile.
La frustration peut aussi survenir lorsque les résultats ne correspondent pas aux attentes. Les photographes peuvent être déçus lorsque leurs photos ne suscitent pas l’enthousiasme ou les commentaires positifs qu’ils espéraient. Cela peut les amener à remettre en question leur talent ou leur style de photographie.
C’est un sentiment normal et que tous les photographes, même les plus expérimentés, éprouvent de temps en temps.
Depuis que je suis photographe, j’y suis régulièrement confronté. Mais c’est surtout au cours des premières années que cela a été le cas. Depuis, j’ai appris à relativiser un peu 😃 et à utiliser ce type d’émotion pour tenter de m’améliorer.
Premièrement, on ne doit pas être trop dur envers soi-même. Il est normal de ne pas être satisfait de toutes les photos que l’on prend. On doit se rappeler que l’apprentissage et l’amélioration sont un processus continu.
De plus, je pense qu’il faut se rappeler que la photographie est un art et qu’il y a de la place pour tous les styles et toutes les visions. Il vaut donc mieux se concentrer sur sa propre démarche esthétique, plutôt que de chercher à copier ou à imiter les autres.
Pourquoi ne pas accepter cette frustration et prendre le temps d’analyser les photos qui l’ont causée ? Il sera alors important de tenter de comprendre les erreurs qui ont été commises. Cela peut aider à identifier les domaines dans lesquels il est nécessaire de s’améliorer.
Enfin, ressentir ce type de mauvais sentiment peut finalement s’avérer plus positif qu’il n’y paraît. Cela implique que nous pouvons continuer à apprendre et à nous former. Il existe de nombreuses ressources en ligne, des livres, des cours et des ateliers pour apprendre les techniques de prise de vue, la composition, la gestion de la lumière, et beaucoup d’autres aspects du neuvième art. Nous pouvons donc renverser cette frustration pour nous aider à devenir des photographes plus compétents et plus créatifs.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Je suis certain que vous avez déjà ressenti cette fameuse frustration. Dites-nous comment vous arrivez à la surmonter.
Bonjour Denis,
Je pense qu’il ne s’agit pas simplement de photo…
Nous pouvons être frustrés par nos photos, comme nous pouvons être frustrés par beaucoup d’autres choses…
Evidemment les réseaux sociaux ont pu accentuer ce sentiment mais ne l’a pas créé.
Quand c’est le cas, il est bon de se retirer en soi-même et faire le point, prendre du recul…
En ce qui me concerne, et pour la photo en particulier, j’ai appris à ne pas me précipiter dès mon retour de prises de vue car nous portons avec nous toutes nos émotions, nos exaltations et nous aimerions les retrouver instantanément dans nos photos. Je les laisse quelques temps de côté et je les retrouve avec plaisir quelque temps après et j’y trouve certaines d’entre elles que je n’aurai même pas pris le temps de regarder si j’avais interagi de suite…
Quant à savoir si notre photo va plaire ou pas, il ne vaut mieux pas y accorder trop d’importance… La visualisation sur un support comme IG ou autre est tellement aléatoire, on scroll rapidement sauf sur certaines photos qui vont demander plus d’attention… Bref, maintenant je poste et je n’attends rien en retour, j’observe… Souvent celles qui me tiennent le plus à coeur passent inaperçues ou c’est l’inverse, c’est vraiment aléatoire… Maintenant si un ciel est composé d’oiseaux, le résultat est meilleur qu’une abstraction etc…
Je crois que le meilleur chemin est de rester fidèle à soi-même, ce que l’on ressent à l’intérieur de soi.
Vaste débat, très intéressant.
Je souhaite à tous une très bonne année et au plaisir de suivre le fil de ton blog en 2023 !
Catherine
Entièrement d’accord avec toi Catherine,
l’idée de laisser du temps avant de traiter / de regarder une série de photos que nous venons de faire est très bonne.
En effet, l’implication émotionnelle peut parfois être néfaste.
Merci beaucoup pour ce commentaire
C’est une bonne idée de publier un article chaque semaine mais il va falloir que tu t’emploies! Gros challenge.
Les jeunes qui débutent y trouveront matière à progresser, les plus avancés confrontations de contenus, échanges.
Bon courage!
Je partage en grande partie ce que tu viens d’écrire sur « la frustration du photographe », c’est clair et solidement argumenté.
Ce que j’en dis si j’y pense?
Je précise d’abord que je ne publie rien sur les réseaux dont je fréquente très peu les sites dédiés à la photographie.
Mon activité de photographe se déroule de la prise de vue au montage final d’une image travaillée, autant que faire se peut, à chacune des étapes de sa réalisation.
Au retour d’un moment de photographie… l’ordinateur est pour moi sans pitié. Je ressens assez vivement ce qui me semble apparent : que vais-je pouvoir faire de ces prises de vue au résultat si éloigné de ce que j’escomptais?
Je laisse le tout décanter quelques heures, quelques jours. Je travaille alors une photo retenue (il y en a beaucoup qui sont rejetées, écartées parfois temporairement), avec le logiciel et, à un moment, j’arrête. Je fais imprimer ce qui me semble un développement équilibré, abouti et forcément personnel : une photographie qui pourrait être produite selon des variations infinies, mais qui me convient en l’état… Je monte l’image sous une marie-louise et la laisse à nouveau dormir, souvent assez longtemps, jusqu’à l’oublier parfois.
C’est quand je contemple à nouveau le tirage soigneusement présenté que je lui concède ou non de la valeur, selon mon échelle d’exigences. L’effet de distanciation a joué, je suis beaucoup moins impliqué affectivement, plus lucide.
C’est à ce moment que l’image va rencontrer le regard d’autrui, comme objet dont j’assume la signature mais qui vit sa vie, indépendamment de moi.
Il ne peut être alors que bénéfique de se questionner, pour évoluer dans sa pratique créatrice, dans ce que l’on propose, dans ce que l’on montre, écrit, en fonction des retours mais il faut aussi tenir bon sur ses choix : notre personnalité n’est heureusement pas soluble dans l’opinion!
Oui Jean-Paul, je me suis peut-être un peu avancé concernant une publication hebdomadaire, mais je vais tenter de m’y tenir. 🙂
L’idée d’imprimer ses photos est très bonne me semble-t-il. En effet, une fois tirée, l’image prend souvent toute sa signification.
Avant, la finalité était bien le tirage papier et pas la visualisation sur un écran. Pour ma part, j’aime ce côté plus organique.
Merci beaucoup pour ton partage d’expérience.
La frustration du photographe, vaste sujet. Biensure que à mes débuts il y avait une grande frustration en regardant les photos des photographes professionnels et toujours avec la même question, comme ils font les photos, quelle chemin créative utilise pour avoir le même résultat ? Mais petit à petit je me suis isolée dans ma bulle juste avec le plaisir d’être dehors avec mon appareil. Je laisse toujours du temps entre le moment où j’ai pris les photos et les publications. Il y a le premier trie où je peux trouver des photos que j’aime beaucoup, mais avec le temps d’autres qui sortent du lot. Pour les publications c’est toujours difficile de: d’abord savoir s’ils vont aimer, apprécier de savoir si on partage des photos qu’on aime où des photos que nos abonnés vont aimer ? Surtout maintenant si on veut avoir de la visibilité avec l’algorithme. C’est toujours très frustrant si on partage une photo qui nous tient à cœur et à cause de l’algorithme d’instagram et, ou pas les bon tag et la photo à moins de visibilité.
Mais la frustration peut être aussi un moteur qui nous pousse des fois à essayer d’autres choses, dans mon cas les objectifs anciens.
Très bonne démarche Ana, merci pour ton partage. Il est vrai qu’étant moi-même sur Instagram, j’ai constaté que mes images n’avaient pas la même visibilité qu’avant. C’est probablement l’algorithme que j’ai du mal à apprivoiser.
Pourquoi y aurait-il une frustration spécifique au photographe ? Un musicien ou un dessinateur / peintre ou encore un sculpteur ne se compare pas à un artiste renommé quand il débute ou même après.
Connaissez-vous beaucoup de “peintre amateurs” qui ont arrêté de se faire plaisir car il n’arrivaient pas à peindre leur plafond comme Michel-Ange a peint le plafond de la chapelle Sixtine ?
Non, car le fait est connu qu’il faille travailler beaucoup et longtemps et avoir du talent pour être un artiste “honnête” sans même rêver d’être un Picasso, un Claude Monet, un Rodin, un Mozart ou un Mark Knopfler !
Et c’est pareil dans le domaine du sport.
Alors pourquoi avec la photo ?
Parce que le photographe utilise un outil qui a la réputation de “faire des bonnes photos” et donc que l’apprentissage long et douloureux de la technique des arts plastiques ou de la musique serait superflu ? (notez que même avec les synthétiseurs les plus évolués, il faut quand même être musicien)
Combien d’histoires de personnes qui changent de matériel pour “faire de meilleures photos” et qui finalement abandonnent parce que “leurs photos ne sont pas belles”…
Et plus l’équipement est sophistiqué et “fait plein de choses tout seul” (pensez aux smartphones) et plus il semble facile d’être un bon photographe.
Mais une photo qu’est-ce que c’est ?
Pour moi, c’est avant tout une volonté consciente de montrer ou de transmettre une idée, une vision. Que ce soit pour un reportage, un documentaire, un paysage, une photo nature, un portrait… c’est un ensemble de choix délibérés (le sujet, le cadrage, les paramètres de prise de vue, le moment…) faits par le photographe exactement comme un artiste fait ses propres choix délibérés pour produire son oeuvre quelle qu’elle soit (peinture, dessin, sculpture, musique…).
Il y a, de ce fait, une approche artistique dans la photo, y compris dans les reportages et les documentaires, souvenez vous des photos chocs des reporters de guerres ou de la célébrissime “Afghane aux yeux verts” de Steve McCurry prise au cours d’un reportage dans un camp de réfugiés au nord du Pakistan en 1984.
Sinon, c’est une illustration, une image.
Et nous sommes envahis d’images à longueur de journées et d’années, les réseaux sociaux n’arrangent pas l’overdose.
Ne me faites surtout pas dire que les photos c’est bien et que les images c’est mal. Je fais aussi des images en vacances, lors des réunions de famille, au jour le jour. Mais leur but n’est pas de les exposer dans une galerie ou de les comparer avec les productions des photographes renommés ! Et qui vous dit que Steve McCurry ne fait pas aussi des photos de ses enfants sans prétention artistique, juste pour se souvenir.
Une photo n’est pas le fruit du hasard et ce n’est pas en ayant le dernier “joujou-très-cher-qui-vient-juste-de-sortir-et-intègre-les-dernières-nouveautés” (boitier ou smartphone), en remplissant à la volée et très vite des cartes mémoires volumineuses, ni en utilisant le “super-logiciel-qui-fait-tout” sur un “ordinateur-super-puissant-avec-plein-de-tout” qu’on fera des “vraies” photos qui montrent ou transmettent une vision (ou alors une…).
C’est exactement le contraire.
Et l’équipement : Réflex, Hybride ou Smartphone ? Aucune importance, ce sont des outils et ils doivent être adaptés à ce que vous voulez faire. Vous ne ferez pas une photo de la panthère des neiges avec votre smartphone, comme vous ne ferez pas une photo de reportage spontanée avec votre super-méga-zoom bien gros et visible, comme vous ne peindrez pas le Nymphéas de Claude Monet avec un rouleau à peinture et des pastilles de gouache.
Alors, décidons, choisissons, utilisons le bon outil et faisons-nous plaisir pour produire de belles photos et travaillons pour nous améliorer et en produire d’encore plus belles !
Sur ce, hâte de lire un article toutes les semaines !
Dites-nous comment vous arrivez à la surmonter.
je suis très rarement frustré par mes clichés.
Pourquoi ?
Je pense que c’est du en parti au fait que je me suis découvert une passion pour rechercher les trucs « que j’avais pas vu » quand j’ai pris la photo…
Hier encore, j’ai pris des photos d’un mis de guêpes en parti détruit par un bucheron.
je me suis concentré sur une guêpe et sur les structures alvéolaires proche de celle ci.
Une fois en post-traitement de mes image RAW, j’ai eu le plaisir de voir une larve dans son alvéole et que je n’avais pas remarquée à la prise de vue.
Peut être que les « puristes » vont crier au scandale parce que j’ai pris une grande liberté voire de la négligence dans le cadrage… mais je prend un deuxième moment de plaisir quand je recadre ou retravaille un raw… ca me fait de nouvelles émotions.
Et si je rate la photo espérée et bien je me console en faisant des essais sur la composition… la couleur… la lumière etc… et ça fait passer la pilule.
Hello,
C’est justement ce que j’explique dans la deuxième partie de l’article 🙂 🙂 🙂
Chacun fait comme il veut. Si tu n’es pas frustré par tes clichés, c’est tant mieux.
merci pour ton commentaire