Comme promis, je continue de vous partager l’histoire de mes clichés 🙂 🙂
Cet épisode remonte à août 2012. Ma compagne était enceinte et son accouchement était prévu pour la fin septembre. Profitant d’un petit moment disponible, je décidais d’aller réaliser quelques prises de vue en macro. Ne disposant que d’une petite heure, je décidais d’aller dans l’endroit le plus proche de mon domicile. À 2 km environ de l’appartement où je résidais à l’époque, se développait une prairie de hautes herbes. L’été étant déjà bien avancé, la végétation était très sèche.
Je me rends compte que mon style photographique a bien évolué en dix ans. Aujourd’hui l’esthétique de mes images est bien différente. C’est très intéressant de le constater.
À cette époque, il m’arrivait encore d’utiliser le flash lors de mes prises de vue en macro. Contrairement à une époque plus reculée, ce n’était pas systématique, mais sur certains de mes clichés, je ressens immédiatement cet ajout de lumière artificielle.
Comme bien souvent lorsque je pratique la photographie en gros plan, aucun but précis ne me motivait. Je souhaitais simplement passer un bon moment, me détendre en observant la nature.
À l’exception de la dernière image de cet article, je n’ai jamais montré les autres photos de cette séance. En effet, pour moi, elles n’ont pas beaucoup d’intérêt. Elles ne sont pas vraiment ratées, mais elles ne sont pas vraiment réussies non plus. L’occasion aussi pour moi d’illustrer le choix que nous faisons et l’exigence que nous devons avoir envers nos clichés.
Je vous propose maintenant de suivre le déroulé de cette brève séance à travers les clichés. C’est d’ailleurs incroyable à quel point revisionner des images faites il y a 10 ans nous replonge immédiatement dans le lieu, l’ambiance. Je me souviens très bien de l’atmosphère, de la chaleur et des quelques clichés que j’avais pu prendre.
Arrivé sur les lieux j’ai pris cette photo :
Lorsqu’on photographie régulièrement la nature, on est toujours interpellé par ce genre de scène. Lorsque j’ai vu ce paquet de cigarettes, je me souviens m’être dit qu’un mégot allumé jeté par terre suffirait à allumer un feu.
En avançant un peu, j’ai repéré ce leste vert sur une branche. J’ai pris ce cliché, qui n’est pas si mal à mon avis. Les lestes sont des sujets assez simples à photographier. Ils ne sont pas trop agités et se posent au sommet des tiges ou sur les branches des arbres durant de longues périodes.
Et puis, je me suis intéressé à ce que passait au ras du sol.
J’ai rapidement repéré cette thomise hirsute. Je trouvais très intéressant le mimétisme de l’animal avec le support sur lequel il était posé. J’ai pris ce cliché qui ne me plaît pas du tout. En effet, le coup de flash surexpose un peu l’araignée et rend l’ambiance trop artificielle. C’est typiquement le genre d’esthétisme que je n’aime pas. La teinte verte du fond ne me plaît pas du tout. Je pense qu’il y avait bien mieux à faire avec cette thomise, mais l’ayant sans doute effrayée, elle s’est dérobée à mon regard.
J’ai ensuite croisé la route de cet hétéroptère perché sur une tige de plantain. Là encore, ce cliché n’est pas raté, mais il est loin d’être intéressant.
Enfin, j’ai repéré un petit criquet qui, en me voyant, s’est perché sur une tige très esthétique. Je pense qu’il ‘agit peut-être d’un criquet appelé Sphingonotus caerulans, mais étant donné la ressemblance entre les différentes espèces de criquets, la détermination est délicate. Si vous avez du mal à déterminer les espèces que vous photographiez, je vous suggère la lecture de cet article dans lequel je vous conseille quelques guides naturalistes.
Les clichés qui suivent sont bruts, exportés depuis Lightroom sans aucune retouche.
Cette fois, j’avais heureusement éteint mon flash.
Cette première image est totalement ratée. Le criquet est dans une position peu esthétique.
Pour ces deux clichés, le criquet est dans une position adéquate, mais j’ai mal réalisé le cadrage. En effet, le haut de la tige est coupé. C’est bien dommage.
Enfin, sur ce dernier cliché, j’ai réussi à tout ajuster : le cadrage, la composition, la mise au point, la position du criquet. J’étais allongé sur le sol, mon appareil bien stable afin d’éviter les flous de bougé.
Voici la version définitive, une fois développée dans lightroom. Aujourd’hui, je pense que mon traitement ne serait pas identique. Probablement moins contrasté. J’ai choisi de le laisser ainsi, car c’est comme ça que je l’avais ressenti à l’époque. Pour l’essentiel, j’ai donc contrasté l’image, accentué un peu la netteté. La plus grande difficulté a été de gommer une tache sombre au centre du cadre (sûrement un végétal en arrière-plan). Aucun recadrage n’a été fait.
Cette photographie m’a marqué, car sur l’instant, j’ai eu l’impression de vivre un instant magique. Une minute pendant laquelle tous les astres s’alignent. Le criquet, animal très anthropomorphe, semble me poser une question.
Pourquoi tu me photographies ?
Quel est ton but ?
Évidemment, le criquet ne posait aucune question. Il se sentait bien caché derrière sa tige (c’est un comportement classique). Pourtant, je ne peux m’empêcher de voir un symbole lorsque j’observe cette image.
Bonjour à vous
très instructive et très interessante votre page
merci de votre partage
bonne continuation
francois legentil
Merci beaucoup François, c’est avec plaisir.
Bonjour,
J’ ai souvent eu l’ impression de vivre un moment privilégié lorsque j’ étais » à fond » dans la macro.
En prenant soin de peaufiner le cadrage à la prise de vue, lorsque c’ est possible bien entendu, le résultat semble beaucoup plus naturel et esthétique je trouve.
Votre photo me donne envie de m’ y remettre surtout qu’ il n’ est pas nécessaire d’ aller bien loin en général. Le jardin, l’ environnement immédiat, même en ville, offre parfois des sujets intéressants et photogéniques.
Merci pour cette petite étincelle provoquée par cette photo jolie, simple et agréable à regarder.
N’ est – ce pas le but ?
Salut François, merci pour ton commentaire. Effectivement, la macro se pratique vraiment en tout lieu. Je dois dire que j’ai également des périodes pendant lesquelles je pratique moins.
L’important, c’est de se faire plaisir sans se forcer.
Je suis très content si ces quelques lignes t’ont redonné un peu d’envie, ce genre de retour me réjouit. C’est bien le but 🙂 🙂 🙂
Je ne fais pas de macro ni même de proxy, mais je trouve ça très intéressant et même plus difficile qu’on l’imagine peut-être. Merci de partager tes expériences.