Cela faisait longtemps que j’avais dans l’idée d’acquérir un drone, car pouvoir observer le monde depuis un point de vue supposé inaccessible me semblait très excitant. Il y a quelques semaines, j’ai donc franchi le pas et après seulement quelques vols, j’ai eu envie de partager avec vous mes premières impressions. 

Cette image est la première que j’ai prise avec le DJI air 2s. Un magnifique chêne liège au milieu des vignes.

Un point important  que je dois mentionner tout de suite est que je suis totalement novice dans le domaine de la photographie aérienne. Je ne me positionne donc pas en tant qu’expert du drone, mais en tant que photographe s’initiant à ce type de prise de vue. Avant l’achat de mon aéronef, je n’avais jamais utilisé ce type d’engin. 

J’ai vu pas mal de tests concernant le DJI air 2s, mais la plupart d’entre eux ont été réalisés par des utilisateurs déjà experts. De plus, ils se concentrent souvent sur les capacités vidéo de l’engin. Mon point de vue sera essentiellement celui d’un photographe néophyte. 

Un drone permet essentiellement d’obtenir des points de vue inaccessibles d’ordinaire. Ici, j’étais à bonne hauteur au milieu des gorges.

Pourquoi le DJI Air 2s?

Si j’avais dans l’idée de m’acheter un drone, c’est que je me suis rendu compte que ces derniers mois l’accès à cette technologie était bien moins onéreux que précédemment. Le coût reste considérable, j’en suis conscient, mais rien à voir avec ce qui se faisait (à qualité équivalente) il y a encore 4 ou 5 ans. De plus, la compacité a évolué. Par exemple, le Air 2s tient non seulement dans mon sac à dos, mais sa petite taille me laisse également la place d’emporter un équipement complet : appareil photo plein format ainsi que quelques objectifs. 

Lorsque je pars faire un reportage immobilier par exemple, mon setup complet peut être transporté sur mon dos, drone y compris. 

Lorsque je me suis penché sur la question du modèle, j’ai rapidement compris que DJI était une référence. En effet, bien qu’il y ait une forte concurrence, cette marque propose des modèles aux spécificités très intéressantes au rapport qualité-prix difficile à battre. 

En dessous de 2000 euros, quatre modèles étaient disponibles : 

Le dji mini 2

Le dji mavic air 2

Le dji mavic 2 pro

Le dji phantom 4

Concernant le mini 2, ce modèle est très intéressant pour son extrême compacité (ainsi que son prix 😉 ). En revanche, en matière de photographie, je ne le trouvais pas du tout à son avantage. Son capteur est un CMOS de 1/2,3 pouces de 12mp. Autrement dit, il s’agit d’un capteur comparable à celui d’un téléphone. C’est utilisable, mais pas forcément le meilleur choix. Je pense en revanche que pour la vidéo en condition de lumière “normale” c’est probablement un choix intéressant. 

Concernant le dji phantom 4, il est bien plus onéreux (1700 euros environ à l’heure à laquelle j’écris ces lignes). Il n’y a rien à lui reprocher concernant la qualité d’image, en revanche, la compacité n’est pas au rendez-vous. En effet, l’engin n’a pas de bras amovible. et il faudra l’emporter grâce à un sac dédié. Je l’ai donc écarté pour ce simple critère. 

Il restait le dji mavic air 2 et le mavic 2 pro. Le premier est plus compact et a un capteur plus petit. En revanche, sa résolution peut aller jusqu’à 48mp. Le mavic 2 pro a tout pour lui : un “grand capteur” de 1 pouce et une optique élaborée par Hasselblad, une belle compacité et une ouverture variable. On peut en effet, moduler le diaphragme contrairement au air 2 et en photographie cela peut s’avérer être très intéressant. 

Une photo « carte postale » de la ville de Saint-Raphaël depuis vue de puis la mer.
Un panorama de la ville de la Ciotat.

Je tiens à vous informer que la qualité d’image, bien que très importante pour moi, ne doit pas être le seul critère à prendre en compte lors de l’achat d’un drone. Il faut également considérer l’autonomie, la portée, la qualité de réception, la présence de capteurs d’évitement qui facilitent le pilotage, la vitesse de l’engin…etc. 

Les photos dites « zénithale » permettent d’obtenir des points de vues intéressant pour un photographe minimaliste.

Cela paraissait donc évident. Le Mavic 2 pro était le drone le plus intéressant pour moi. Le seul hic était qu’avec les accessoires (filtre + batteries supplémentaires qui sont indispensables pour voler longtemps) il coûtait 1800 euros soit le plus cher des quatre drones. J’étais donc en pleine hésitation lorsque Dji a annoncé la sortie du dji air 2s. 

Une des applications évidente d’un drône dans le cadre de la promotion immobilière.

Il réunissait à peu près toutes les caractéristiques : la compacité du mavic air 2, un capteur et une optique semblable au mavic 2 pro, une autonomie, une portée et une maniabilité comparable…etc. La seule chose qui reste en faveur du Mavic 2 pro est l’ouverture variable. 

Cela peut paraître important, mais pas tant que ça. En effet, lorsqu’on utilise un drone, il faut oublier les effets de bokeh, tout apparaît net même avec une ouverture constante à f/2.8 comme c’est le cas pour le air 2s. Pour baisser la vitesse d’obturation, on utilise des filtres gris neutre fournis avec le kit “fly more”. 

Ainsi pour 1300euros, j’avais tous les accessoires dont j’avais besoin, ainsi que 3 batteries. De quoi faire environ une heure de vol en tout…. BANCO

Mon colis enfin reçu, j’ai rapidement contrôlé que tout était là : 

  • Le drone bien sur.
  • Les trois batteries
  • Le chargeur simple et multiple pour pouvoir charger les trois accumulateurs en même temps, ce qui constitue un avantage considérable (sinon il faut le faire une par une).
  • Des filtres gris neutres ND4, ND8, ND16 et ND32. Qui permettent d’atténuer la lumière en cas trop forte luminosité. Le drone est tellement stable, qu’on peut même faire des petites poses longues. En vidéo également, ces filtres permettent d’abaisser la vitesse d’obturation et de fluidifier ainsi les mouvements de la caméra. 
Un « portrait » original de ma fille 🙂

Mon premier vol : 

J’ai regardé quelques vidéos sur YouTube afin de comprendre comment l’engin fonctionnait, et je me suis lancé dans l’inconnu (ou presque). 

Ah oui, avant cela, je suis allé faire un tour sur le site https://fox-alphatango.aviation-civile.gouv.fr/

afin de m’informer concernant les consignes de sécurité liées à la pratique du drone, même lorsque nous l’utilisons dans un cadre ludique. J’en ai donc profité pour passer le test et déclarer mon appareil. 

L’application Géodrone nous permet de savoir si nous avons l’autorisation d’effectuer un vol dans un lieu donné et nous informe concernant l’altitude maximale à ne pas dépasser. En France, nous ne devons jamais dépasser l’altitude de 120m, mais dans beaucoup de zones, c’est 50m qu’il ne faut pas dépasser. En outre, il est interdit de voler dans une agglomération. 

Enfin, il faut démarrer son drone avant le premier vol, afin de le mettre à jour si besoin, d’installer l’application DJI et de vérifier si la connexion est bien effective. 

Une fois sur le terrain, tout se fait de manière assez instinctive. L’association entre la télécommande et le drone s’établit directement et on peut immédiatement s’envoler. Le DJI air 2s n’est pas un drone FPV. Comprenez que le vol est stable et est constamment assisté par des capteurs de positionnement. Il dispose d’une puce GPS. Bref, le pilotage est très souple et beaucoup d’aides sont apportées à l’utilisateur afin de ne pas se crasher à la première occasion. 

Pour ma part, le pilotage n’est pas ce qui m’a attiré immédiatement, j’ai tout de suite été happé par la prise de vue photographique. Voir le monde d’en haut est extraordinaire pour un photographe. J’ai donc soigné mes cadrages, j’ai cherché des points de vue originaux, autant vous dire que l’amusement a été total pour moi. Mon achat était donc le bon. 🙂 🙂 🙂

En vol, je cherche toujours des compositions graphiques. Les rangs de vignes peuvent donner de belles images.

À ce jour, j’ai réalisé une petite dizaine de vols, dans diverses zones et les photographies que j’ai prises illustrent cet article. 

La qualité d’image. 

Le DJI air 2s est doté d’une focale fixe équivalente à 24mm. Vue d’en haut, on a souvent envie d’observer un large champ, même si parfois on aurait la volonté de zoomer un peu. Il est seulement possible de le faire de manière numérique autant dire que c’est quelque chose qu’il vaut mieux éviter si on veut garder une qualité d’image correcte. 

La qualité d’image est plutôt bonne. Dès le début, j’ai opté pour le format RAW DNG afin de pouvoir développer mes images dans un dérawtiseur comme lightroom (par exemple). Je dois dire qu’ayant l’habitude de la qualité issue d’appareils photo plein format, on est loin d’avoir quelque chose d’équivalent. Du grain est bien visible dès les sensibilités les plus faibles à une échelle de visionnage de 100%. La dynamique est plutôt correcte, mais la récupération des ombres et des hautes lumières montre rapidement ses limites. Il faut donc en être conscient et éventuellement faire des ajustements lors de la prise de vue. Je module régulièrement la vitesse d’obturation pour obtenir une légère sur- ou sous- exposition selon les sujets. Les couleurs sont plutôt correctes, mais là encore, rien de comparable avec un plein format. J’ai constaté une teinte verdâtre un peu trop présente sur les images. La balance des couleurs est donc la première chose que j’ajuste lorsque je développe une photographie. 

Les lignes plus sombres matérialisent des anciens lits de rivières ou torrents. Dans ces zone, la végétation croît différemment, ce qui donne ces motifs à certains moments de l’année. Depuis le sol, aucun moyen de les apercevoir.

Je connaissais ces limites avant mon achat. L’atout le plus important d’un drone est ses hélices. Le seul fait de pouvoir faire des photos en volant est extraordinaire. 

Concernant la vidéo. 

Je ne suis pas vidéaste, mais évidemment, c’est quelque chose qui m’intéresse. Les capacités de ce petit engin en la matière sont extraordinaires. La gimbale qui supporte la caméra est d’une stabilité bluffante. Comme je l’ai dit précédemment, il faut abaisser la vitesse d’obturation autour de 1/50s afin de fluidifier les mouvements et d’obtenir un léger effet de filé. Si ce n’est pas le cas, les saccades se feront bien sentir et le visionnage ne sera pas des plus agréable. 

Le air 2s permet de filmer en 5,6k, une résolution incroyable, que la plupart des téléviseurs ne peuvent pas lire. C’est plutôt bien, car qui peut le plus, peut le moins :). La qualité vidéo est vraiment flatteuse, et là encore, il est possible de filmer en “Flat” qui est un peu l’équivalent du format raw en vidéo. On peut ainsi retraiter ses images (balance des blancs, contraste, saturation…etc) dans un logiciel comme Première par exemple.

Concernant les mouvements, il s’agit d’utiliser les joysticks de la télécommande afin d’obtenir des plans fluides et bien choisis. Il existe également des modes de prises de vue automatisées qui permettent de suivre un sujet ou de lui tourner autour selon divers angles et mouvements. Toutes ces possibilités me donnent envie d’explorer un peu plus ce domaine, bien que la photographie reste mon centre d’intérêt principal. 

Un « selfie » aérien 🙂

Conclusion. 

Vous l’aurez sans doute compris, je suis très satisfait de mon achat. Tout un nouveau monde photographique s’ouvre à moi. Parfois le matériel peut nous permettre d’ouvrir de nouvelles perspectives. Cela se produit aussi lorsqu’on achète une nouvelle focale pour embrasser un champ de vision différent. 

Je pourrais épiloguer pendant longtemps concernant les caractéristiques techniques du DJI air 2s, mais il me semble que cela a déjà été fait. L’idée de l’article était de partager mon sentiment concernant cette nouvelle technologie. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire. 

5 commentaires

  1. Bonjour Denis,
    Juste un message concernant les photos prises avec ce drone. Je trouve que pour les photos minimalistes ou abstraites, le drone est un outil qui donne des résultats étonnants et que j’aime beaucoup.
    Tes photos en sont un exemple concret !
    Etonnante celle où l’on aperçoit les anciens cours de rivière.
    Je te souhaite de belles sorties à venir avec ce nouvel « ami ».
    Bien cordialement,
    Catherine

    1. Author

      Salut Catherine,
      effectivement l’exploration photographique est vaste.
      Je ferai probablement un retour après quelques mois d’utilisation.
      merci pour ton commentaire

  2. Bonjour ,
    Je suis photographe de paysage et je suis dans le même cas que toi à savoir que je recherche un drone afin de faire du paysage aérien. Je me tourne moi aussi vers le Mavic air 2S.
    Petite question, est-ce que les photos finales te permettent te faire des agrandissement (tirages d’art) type 60×40 nets et en bonne qualité ?
    Merci d’avance pour ta réponse 😉

    1. Author

      Bonjour Jordan,
      désolé pour ma réponse tardive, ton message m’avait échappé.
      Oui oui, tu peux faire des tirages de 60×40 en bonne qualité. La limite à mon avis est lorsque la sensibilité augmente ou qu’on veuille déboucher les ombres de manière appuyée. Avec ce type d’appareil, nous sommes sur des petits capteurs. La dynamique est très loin d’un aps-c ou d’un plein format. Pour ma part, je m’attendais à ce genre de limite lors de mon achat. J’ai eu l’occasion d’utiliser un Mavic pro 2 et les performances sont vraiment équivalentes. En revanche, un paramètre m’embête un peu : la gestion des couleurs. Je trouve que le rendu du Air 2s tire toujours sur le vert. Je shoot systématiquement en raw, et j’ai parfois du mal à obtenir le rendu que je souhaite concernant ce point. Rien de trop embêtant, mais quand même. Au-delà de ça, le Air 2s est un bon achat. On peut l’utiliser professionnellement sans souci 🙂 🙂 🙂


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